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Ils et elles étaient 759 : encore trop de salariés sont morts au travail en 2023

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Les dernières données de l’assurance maladie, publiées vendredi 13 décembre, confirment que le nombre de victimes d’accidents ne diminue pas. Au-delà des campagnes de prévention, des mesures concrètes, sur la sous-traitance par exemple, n’attendent que d’être mises en œuvre.

Une action de la CGT, quelques jours avant la journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, à Paris le 25 avril 2024. (Stephane Lagoutte/MYOP pour Libération)
ParFrantz Durupt
Journaliste au service France
Publié le 17/12/2024 à 14h22

Cinq en quatre ans et demi : c’est le nombre de ministres du Travail que l’on a vu défiler depuis que l’on suit la rubrique Social – l’instabilité politique ayant, il est vrai, considérablement augmenté le turn-over depuis un an (trois ministres). Les accidents du travail, surtout les mortels ? Toutes et tous nous ont dit qu’il y en avait toujours trop, que cela n’était pas digne de la France, et qu’ils allaient s’emparer du sujet pour le traiter à sa juste hauteur. Il y a un peu plus d’un an, en septembre 2023, le ministre en poste, Olivier Dussopt, lançait ainsi une «campagne d’information et de sensibilisation sans précédent», avec publicités télévisées et radiodiffusées sur le thème «Sécurité au travail : responsabilité de l’entreprise, vigilance de tous».

Phénomène de sous-déclaration

Cette même année 2023, 1 287 personnes sont décédées dans le cadre ou des suites de leur travail, soit 60 de plus qu’en 2022, selon les données de la branche accidents du travail /maladies professionnelles (AT/MP) publiées vendredi 13 décembre par l’assurance maladie. Parmi elles, 759 sont mortes à la suite d’un accident ou d’un malaise survenu sur le lieu de travail, 21 de plus qu’en 2022. Les malaises, le plus souvent des infarctus du myocarde touchant des hommes autour de la cinquantaine, selon