Elle est la première en France, mais pas la dernière. Ce mardi, dans le Pas-de-Calais, c’était l’inauguration de la gigafactory de batteries d’ACC (Automotive Cells Company), destinées à équiper le futur de l’automobile, les voitures électriques. Elle s’est installée à cheval sur les communes de Billy-Berclau et Douvrin, sur les anciens terrains de la Française de mécanique. L’usine fleuron du moteur thermique de PSA (aujourd’hui Stellantis) est réduite à la portion congrue, et obligée de contempler le succès de son insolente voisine. La gigafactory est le fruit d’une coopération industrielle d’ampleur – 7,3 milliards d’investissements dont 1,3 milliard de fonds public – entre TotalEnergies et sa filiale Saft, spécialiste de la batterie de haute technologie, et les constructeurs automobiles Stellantis et Mercedes, obligés de se convertir à l’électrique, avec la fin des moteurs thermiques dans l’UE en 2035. Mais la Chine capte 85 % du marché mondial de la batterie électrique. Alors, il s’agit d’engager l’Europe dans la course, pour rattraper le temps perdu et lui assurer un minimum de souveraineté industrielle.
L’accueil républicain devant les portes de l’usine donne la mesure de l’événement, avec son ballet de grosses berlines. Dans le vent frisquet, patientent les trois poids lourds de l’économie européenne, engagés ensemble dans cette aventure : Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, Ola Källenius, le patron de Mercedes, et Carlos Tavares, le directeur général de Stella