C’est un spectre sorti tout droit des années 70-80 qui rôderait autour de la fiche de paie, menaçant de mettre en péril l’emploi, la croissance et l’économie du pays. Les économistes libéraux nomment en se signant ce phénomène «boucle inflation-salaire» ou «spirale inflationniste». Du patronat au gouvernement, on l’exorcise frénétiquement en rejetant l’idée d’une augmentation générale des salaires qui aurait pour résultat, dixit le Medef et Bercy, de nourrir une incontrôlable flambée des prix. Dès le déclenchement de la guerre en Ukraine, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, professait : «Quand vous avez une situation d’inflation élevée, le seul risque que vous ayez c’est la spirale inflationniste qui fait qu’au bout du compte, les prix rattrapent les salaires, puis les salaires rattrapent les prix […] Et sont les salariés qui finissent perdants.»
Désamorcer la bombe inflationniste
Doux discours aux oreilles du patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux. Les deux hommes se sont entendus pour évacuer le sujet des salaires lors de la rentrée du Medef le 30 août. Tout en demandant aux entreprises «qui le peuvent» de consentir à des augmentations, Le Maire a surtout appelé les patrons à se servir de la «prime Macron». Tandis que «GRB» a évidemment demandé de nouvelles baisses de charges, jugeant que «la meilleure façon d’a