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Jacques Delors, «une figure de référence de la CFDT»

Adhérent de la CFTC dès 1945, celui qui fut syndicaliste avant d’être homme politique a participé à la naissance de la CFDT à laquelle il adhérait toujours en 2023. Diego Melchior, responsable confédéral du syndicat, se souvient de son discours de «conviction» lors d’un congrès régional en 2009.
Jacques Delors lors du référendum sur le traité de Maastricht, le 20 septembre 1992 à Clichy-La-Garenne. (Eric Feferberg/AFP)
publié le 27 décembre 2023 à 21h00

Avant d’être un homme politique français et européen, Jacques Delors, mort ce mercredi 27 décembre à l’âge de 98 ans, fut syndicaliste. Il a 20 ans lorsque, tout juste embauché à la Banque de France, il prend sa première carte à la CFTC, en 1945. Puis il milite «activement au groupe Reconstruction, vivier de débats et de réflexions ayant participé à l’évolution de la CFTC en CFDT», relate la branche retraités de la centrale syndicale dans une note publiée sur son site en conclusion d’une une longue interview que cet «homme exceptionnel» avait accordée au syndicat en 2008. Un an plus tard, Jacques Delors participe à un débat avec les militants de la CFDT Ile-de-France lors de leur congrès. Diego Melchior, aujourd’hui membre du bureau national confédéral et à la tête de la CFDT Ile-de-France se souvient de cette rencontre et salue «une figure de référence» qui, jusqu’à cette année, était toujours adhérent de la CFDT.

«J’étais un jeune adhérent, lorsque Jacques Delors est venu à notre congrès régional, c’est un peu loin, mais j’ai le souvenir d’un personnage qui impressionne, avec une aura. Déjà, à l’époque, il n’y avait plus beaucoup de monde qui arrivait à parler de l’idéal européen à sa manière. Au-delà de la France, il était une référence pour de nombreux syndicalistes européens. Ce qui m’avait marqué lors de son intervention, c’était sa croyance dans la construction européenne, dans l’idée qu’elle n’avait pas vocation à s’arrêter, qu’il s’agissait d’un idéal. On était juste après la crise économique, et l’homme qui nous parlait le faisait avec conviction, ce n’était pas un discours de pure technique administrative. Il disait que l’Europe, ce devait être d’abord un engagement citoyen.

«C’est une figure qui compte beaucoup dans le référentiel de la CFDT. Notre syndicat n’a peut-être pas toujours été d’accord avec l’homme d’Etat qu’il a été. Mais Jacques Delors a été une figure de référence, notamment sur les questions de dialogue social, sur ce qu’il est possible de créer comme compromis. Il défendait aussi l’idée que l’action syndicale, au-delà de l’entreprise, fait partie de la construction d’une société. Il était d’une génération qui considérait que le syndicalisme pouvait apporter globalement à la société. C’est un ami de la CFDT comme l’a dit Marylise Léon dans un message sur X. Jusqu’à sa disparition, il est resté adhérent de la CFDT.»