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Bras de fer

JO de Paris 2024 : des danseurs de la cérémonie d’ouverture déposent un préavis de grève

JO Paris 2024dossier
Le syndicat majoritaire défendant les artistes interprètes, branche de la CGT spectacle, a déposé mercredi un préavis de grève pour le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture. Le but : protester contre «de criantes inégalités de traitement» entre les artistes recrutés pour le spectacle.
Dans une répétition de la chorégraphie olympique, à Saint-Denis, le 7 juin 2024. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 18 juillet 2024 à 10h36

A moins de dix jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, rassemblant quelque 3 000 danseurs, musiciens, comédiens, l’annonce a fait grand bruit. Un syndicat défendant les artistes interprètes (SFA-CGT), une branche de la CGT spectacle, a déposé mercredi 17 juillet un préavis de grève afin de protester contre «de criantes inégalités de traitement» entre les artistes recrutés pour le spectacle du 26 juillet.

Sont également concernées «les prochaines répétitions des cérémonies d’ouverture des Jeux Paralympiques» le 28 août, annonce dans un communiqué ce syndicat représentatif et majoritaire dans la branche.

«Conditions honteuses» de recrutement

Un membre du SFA a estimé qu’environ «250 à 300 danseurs intermittents du spectacle», sur les quelque 3 000 recrues des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), «ont été recrutés à des conditions honteuses, sans défraiement, ou sans connaître le montant de la cession des droits voisins».

Le syndicat s’interroge sur des écarts de rémunération de ces rémunérations de «60 euros pour les intermittents du spectacle - exclus jusqu’alors des négociations collectives - à 1 610 euros pour les salariés ayant pu bénéficier d’une négociation collective fructueuse».

Et de poursuivre : «Pourquoi certains artistes non parisiens sont et seront défrayés et logés, quand la majorité d’entre eux - les plus précaires - ne le sera pas, quand bien même ils et elles auraient les mêmes contrats de travail ?»

Le syndicat dit avoir «alerté», à plusieurs reprises, «Paname24, le producteur exécutif des cérémonies, de pratiques contractuelles non conformes à la convention collective» des entreprises artistiques et culturelles. «Nous avons également pointé de criantes inégalités de traitement ainsi qu’une absence de dialogue social au cours des préparations des cérémonies», ajoute-t-il.

Selon lui, après une saisine du comité de la Charte Sociale des JO, deux réunions de négociations se sont tenues avec Paris 2024 et Paname24, début juillet, sans avancées.

Un «cachet supérieur au minimum conventionnel arrêté»

«On a découvert ces dispositions qu’une fois que les artistes - essentiellement des danseurs - nous ont montré leur contrat de travail et où on a découvert que des clauses n’étaient pas normales», a de son côté précisé l’ancien leader de la CGT, Bernard Thibault, président du Comité de la Charte sociale de Paris 2024, qui dit avoir alerté sur cette situation le 10 juin dernier. «Ce sont des professionnels dont on sait qu’ils sont précaires […] Certains vont perdre de l’argent à travailler pour la cérémonie d’ouverture», met-il en garde.

Paris 2024 a répondu prendre «le sujet des conditions de travail des personnes travaillant pour les Jeux très au sérieux». «Après vérification, nous avons pu constater que notre prestataire Paname 24 s’est conformé strictement au droit, en appliquant les conventions collectives applicables à la profession de danseur», a expliqué une porte-parole des organisateurs des JO, faisant valoir «un cachet supérieur au minimum conventionnel arrêté».