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Mobilisation

Jours fériés supprimés, retraites désindexées… L’intersyndicale au complet lance une pétition contre le plan Bayrou pour 2026

Les huit principaux syndicats, de la CFDT à la CGT, ont diffusé ce mardi 22 juillet un texte dénonçant des mesures «brutales, injustes et inefficaces».
François Bayrou à l'Elysée le 16 juillet 2025. (Abdul Saboor/Reuters)
publié le 22 juillet 2025 à 17h51

Les pétitions sont à la mode, même si celle-ci n’a pas été postée sur le site de l’Assemblée nationale, contrairement à celle contre la loi Duplomb. Une intersyndicale au complet (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), comme durant la mobilisation contre la réforme des retraites de 2023, a lancé ce mardi 22 juillet un appel pour «exiger l’abandon immédiat» des mesures présentées la semaine dernière par le Premier ministre, prévoyant notamment la suppression de deux jours fériés, une année blanche sur les retraites et les prestations sociales, et une nouvelle réforme de l’assurance chômage.

«Le gouvernement [Bayrou] a choisi de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraités, les malades», écrivent l’ensemble des organisations syndicales dans un rare communiqué commun accompagnant la pétition publiée sur le site Change.org. Elles dénoncent des mesures «brutales, injustes et inefficaces», citant «la suppression de deux jours fériés, [les] coupes dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuels, la désindexation des pensions de retraite, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la cinquième semaine de congés payés…».

L’intersyndicale appelle ainsi «à refuser ce musée des horreurs», expression déjà employée par la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, et «à défendre ensemble notre modèle social et la dignité au travail. Ce que nous attendons, c’est un projet respectueux pour le pays, porteur d’espoir et de justice».

Le Premier ministre a proposé le 15 juillet la suppression de deux nouveaux jours fériés, évoquant le lundi de Pâques et le 8 mai, et un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage. «Il faut travailler plus, il faut que toute la Nation travaille plus pour produire et […] pour que la situation de la France s’améliore», a-t-il déclaré.

Pour les syndicats, il n’est «pas question que ce soient encore les travailleuses et travailleurs, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les retraités qui payent la facture, à la fois financièrement, mais aussi dans une flexibilité encore intensifiée !».

Ils estiment que le gouvernement doit privilégier «des solutions qui intègrent les plus hauts revenus comme la contribution des entreprises», pointant notamment «211 milliards d’euros d’aides publiques» versées aux entreprises «sans transparence, ni évaluation» ou sans objectifs «en matière d’emploi». Ils réclament également «de la justice fiscale concernant les hauts revenus qui échappent à toute contribution réelle».