Est-il possible de continuer à gérer le système des retraites à coups de réformes que chaque gouvernement présente comme celle qui comblera enfin le déficit laissé par la précédente ? Plusieurs avis s’alignent ces temps-ci pour dire qu’un tel fonctionnement, qui suscite à intervalles réguliers d’intenses tensions sociales, devient à la longue mortifère. Dernier en date : celui de la Cour des comptes, dans un rapport publié ce jeudi 10 avril et consacré aux «impacts du système de retraites sur la compétitivité et l’emploi». Il s’agit du deuxième volet des travaux commandés à la juridiction par le Premier ministre, François Bayrou, afin d’alimenter les discussions de la délégation paritaire permanente (le «conclave») qui s’est ouverte fin février et doit durer jusqu’à l’été pour retravailler la réforme de 2023. Laquelle n’empêchera pas le système d’afficher un déficit estimé par la Cour des comptes dans son premier rapport, remis en février, à 10 milliards d’euros en 2035.
Bien sûr, le premier président de la juridiction, Pierre Moscovici, se garde d’avancer toute recommandation concrète, pour ne pas interférer dans