Menu
Libération
Gâchis industriel

La Fonderie de Bretagne placée en redressement judiciaire

L’entreprise située dans le Morbihan, en cessation de paiements depuis le 15 janvier, avait demandé son placement en redressement judiciaire au tribunal de commerce de Rennes mercredi. Elle produit notamment des pièces de voitures pour Renault.
Des ouvriers de la Fonderie de Bretagne dans l'usine de Caudan, 11 décembre 2024. (Quentin Bonadé-Vernault/Libération)
publié le 22 janvier 2025 à 15h52
(mis à jour le 23 janvier 2025 à 19h15)

L’entreprise historique Fonderie de Bretagne (FDB), ancienne filiale du constructeur automobile Renault, a été placée ce jeudi 23 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes, conformément à la demande de la direction qui cherche à préserver ses 350 emplois.

Le jugement du tribunal fixe au 23 juillet 2025 la fin de la période d’observation. Elle est destinée à faire un diagnostic de la situation et établir un bilan de l’actif et du passif de la société pour déterminer les mesures qui permettront de poursuivre l’activité.

L’entreprise, située à Caudan, près de Lorient, est en cessation de paiements depuis le 15 janvier. Environ 200 salariés étaient présents mercredi devant le tribunal de commerce de Rennes (Ille-et-Vilaine), où la direction de l’ancienne filiale du constructeur automobile Renault a demandé son placement en redressement judiciaire, avec recherche de repreneur. «On se bat maintenant pour sauvegarder l’entreprise dans ce nouveau contexte,
a déclaré son directeur général, Jérôme Dupont. La position de Renault dans le dossier reste centrale.»

Ancienne filiale du constructeur au losange, la Fonderie de Bretagne avait été vendue en 2022 au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity. Mais le groupe automobile est resté le principal client de la Fonderie, représentant 95 % de son chiffre d’affaires en 2024.

«On est venu il y a deux ans quand Calista a été choisi» pour reprendre la Fonderie de Bretagne, «on ne veut pas que l’histoire se répète et que le tribunal valide n’importe quel plan» de reprise, a défendu Maël Le Goff, délégué CGT de l’entreprise. La moyenne d’âge des salariés est de 48 ans, avec des métiers très spécialisés. «Ça va être difficile de se retourner», s’inquiète le représentant syndical.

«On ne veut pas que l’histoire se répète»

FDB, qui produit notamment des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, avait entamé en juillet des négociations avec un autre fonds d’investissement allemand, Private Assets, pour sa reprise. Ce fonds, propriétaire d’un groupe de fonderies en Allemagne et en Espagne, Procast Guss, s’était engagé à apporter 11 000 tonnes de production au plan de charge, d’après la direction de la Fonderie de Bretagne.

Toujours selon elle, Renault a refusé en décembre de s’engager sur des commandes futures, faisant capoter l’accord de reprise de Private Assets.

Mise à jour : ce jeudi 23 janvier à 19h15, avec le placement en redressement judiciaire de la Fonderie de Bretagne.