Malgré les apparences, il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir. La France compte moins de pauvres en proportion de sa population mais un peu plus de personnes modestes que la moyenne des pays de l’UE, selon une étude de la Drees parue mercredi 24 septembre.
Le service statistique des ministères sociaux caractérise les personnes dites «pauvres» par un niveau de vie inférieur à 60 % de la médiane du pays - qui est un revenu de 2 147 euros par mois, selon l’Insee en 2023 - et les personnes «modestes» entre 60 et 75 % de ce niveau de vie médian.
Analyse
«Dans tous les pays de l’Union européenne, on compte entre 10 et 15 % de personnes modestes, tandis que le taux de pauvreté varie de 9 à 23 %», relève l’étude qui se base sur des données de 2021. La moyenne dans les pays de l’UE est de 17 % de personnes pauvres et 12 % de personnes modestes.
De son côté, la France compte 14 % de personnes pauvres et 13 % de personnes modestes. «En dessous de la moyenne européenne» pour le taux de pauvreté, la France se situe «à mi-chemin» entre le Luxembourg (18 % de pauvres) et la Finlande (11 %).
Les retraités mieux lotis en France
Dans l’UE comme en France, les familles monoparentales, les familles nombreuses, les chômeurs, les immigrés et les personnes seules sont plus à risque d’être pauvres ou modestes. Un tiers des personnes appartenant à une famille monoparentale dans l’UE sont pauvres (39 % en France). Selon les données de l’Insee en mai dernier, les familles monoparentales, essentiellement composées de femmes avec leurs enfants, restaient particulièrement exposées à la précarité : elles étaient 29 % à faire part de difficultés pour finir le mois contre 34 % en 2023.
Les immigrés des pays hors-UE sont aussi nettement plus souvent dans des situations précaires : 44 % en UE sont pauvres, 42 % en France.
Les retraités sont, eux, sensiblement moins touchés par la pauvreté en France que dans l’UE : 10 % sont pauvres, contre 15 % en UE. «La France fait partie des pays où le taux de pauvreté et de personnes modestes parmi les retraités sont les plus bas», pointe la Drees. Près de deux millions de personnes de plus de 60 ans vivent malgré tout sous le seuil de pauvreté monétaire selon une étude publiée par l’association Les Petits frères des pauvres en septembre 2024.