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La nouvelle lubie de LR et de la majorité pour punir les salariés: assimiler les abandons de poste à une démission

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Les députés ont adopté ce mercredi, contre l’avis des oppositions de gauche, des amendements pour assimiler l’abandon de poste à une démission. Des salariés en souffrance qui trouvaient là une échappatoire pourraient se voir privés d’indemnités chômage.
La ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, à l'Assemblée, lundi. (Ludovic Marin /AFP)
publié le 5 octobre 2022 à 20h23

A mesure que l’Assemblée nationale examine le projet de loi «portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail», la route vers le plein-emploi promis par Emmanuel Macron ressemble de plus en plus à un chemin de croix pour les salariés. Après l’adoption de l’article 1 du projet, qui donne loisir au gouvernement de durcir les règles d’indemnisation quand la conjoncture économique s’améliore, les députés Les Républicains et de la majorité ont uni leurs forces pour adopter ce mercredi après-midi, à une large majorité (219 voix contre 68), plusieurs amendements ciblant directement les personnes qui quittent leur emploi en abandonnant leur poste plutôt qu’en démissionnant.

De qui parle-t-on ? Il peut s’agir de salariés en souffrance qui considèrent n’avoir plus que cette option pour quitter leur emploi sans pour autant perdre tout revenu derrière, puisque le licenciement qui vient sanctionner l’abandon de poste ouvre droit à des indemnités chômage. Parfois, la proposition émane de l’employeur lui-même : licencier un salarié pour un abandon de poste, qui est considéré comme une faute grave, lui évite de verser une indemnité. Les amendements déposés et adoptés