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Libération
Concurrence

La région Paca privatise le TER Marseille-Nice, une première en France

La ligne, jusqu’ici exploitée par la SNCF, a été confiée à Transdev pour améliorer la ponctualité et augmenter le trafic. Côté syndicats, on dénonce le détricotage des services publics.
Le TER Marseille-Nice, le long du massif de l'Esterel. (Dominique Delfino/Hemis/AFP)
publié le 28 octobre 2021 à 12h30

C’est désormais acté. Les élus de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont entériné ce jeudi l’attribution de l’exploitation de la ligne ferroviaire Marseille-Nice au groupe privé Transdev à partir de 2025. Ce qui met fin, pour la première fois en France, au monopole de la SNCF. Réunis en assemblée plénière, les élus de la région ont adopté à la majorité absolue la délibération proposée par l’exécutif régional visant à attribuer à Transdev la ligne TER Marseille-Toulon-Nice. Réunis en assemblée plénière, les élus de la région ont adopté à la majorité absolue la délibération proposée par l’exécutif régional.

La ligne, qui traverse les montagnes rougeâtres de l’Estérel, est ainsi la première à échapper à la SNCF dans le cadre de la mise en concurrence. La région Paca devance ainsi le droit européen, qui impose à partir de décembre 2023 une mise en concurrence du trafic ferroviaire pour toutes les régions.

10% du trafic régional

Pour les syndicats, la privatisation des lignes de chemin de fer est le symbole du détricotage continu des services publics. «C’est une étape historique et une première en France», s’est de son côté félicité le président de la région, Renaud Muselier (Les Républicains), qui a promis grâce à cette mise en concurrence une amélioration des services pour les usagers avec un taux de ponctualité à «92% en 2025» ainsi qu’un taux d’annulation de 2%. En 2016, selon la Région, 20% des trains étaient en retard et 10% des trains étaient annulés. Toujours selon la région, «le trafic sera doublé», passant de sept allers-retours quotidiens à 14, pour «un coût équivalent». Le contrat de concession de 10 ans est estimé à 870 millions d’euros.

Dès le 7 septembre, l’exécutif avait fait part de ce choix qui écartait l’opérateur public historique. En attribuant cette ligne TER, qui représente 10% du trafic régional en nombre de trains proposés, au groupe privé Transdev (filiale à 66% de la Caisse des dépôts).

Un deuxième lot concernant l’exploitation des lignes «Azur» incluant les liaisons entre Les Arcs/Draguignan (Var) et Vintimille (Italie), ainsi que les lignes Nice-Tende et Cannes–Grasse dans les Alpes-Maritimes, était également soumis au vote. Seule en lice, la SNCF a conservé ce contrat estimé à 1,5 milliard d’euros, qui représente 23% du trafic régional.

«Ces mises en concurrences sont trop précipitées», a dénoncé le Rassemblement national, qui a voté contre cette délibération, estimant notamment que la sécurité renforcée au sein des TER, promise par la Région, n’était pas effective. Aucun élu de gauche ou écologiste n’est présent au Conseil régional, la liste d’union de la gauche en lice au premier tour des élections régionales en juin ayant décidé de se retirer entre les deux tours, pour éviter la victoire potentielle du RN dans le cadre d’une triangulaire.