Les pêcheurs français réclamaient une réponse rapide face au «cataclysme» vécu par leur filière. Le secrétaire d’Etat chargé de la Mer a annoncé ce jeudi 12 octobre, après une rencontre avec des pêcheurs au Guilvinec (Finistère), la prolongation de l’aide financière mise en place pour les soutenir face à la hausse des prix du carburant. Elle devait inégalement prendre fin dimanche mais restera en vigueur jusqu’au 4 décembre. «Nous allons avoir la continuité des aides carburants […] de 20 centimes [par litre]», a expliqué Hervé Berville à la presse.
Reportage
Réclamée par des pêcheurs affirmant jouer leur survie, la prolongation de cette aide à la trésorerie clôt un chapitre houleux des relations entre les professionnels et le gouvernement. Fin septembre, devant les assises de la pêche à Nice (Alpes-Maritimes), Hervé Berville avait confirmé la fin de cette aide le 15 octobre, expliquant qu’il n’était pas possible de prolonger ce dispositif hors du «cadre temporaire» européen mis en place en mars 2022 après le début de la guerre en Ukraine.
«Réponse à l’urgence»
Les pêcheurs, mis en difficulté par la hausse des coûts des carburants, avaient dénoncé un «désengagement de l’Etat» et quitté la salle des assises avant la fin du discours du secrétaire d’Etat. Le gouvernement a finalement fait machine arrière, en prolongeant l’aide jusqu’à début décembre. «C’est la réponse à l’urgence», a affirmé Hervé Berville.
Ce dispositif s’inscrit toujours dans «le cadre temporaire» européen, qui court actuellement jusqu’à la fin 2023 pour l’octroi effectif des aides, après transmission de toutes les demandes d’aide – sachant que les délais de transmission des documents sont estimés en général à un mois.
Plusieurs pêcheurs interrogés se sont dits soulagés par le maintien de cette aide d’urgence, mais réclament toujours des mesures pour «pérenniser la pêche», jugeant notamment dramatique la situation des navires hauturiers, qui consomment davantage de carburant pour rallier la haute mer.