Maître de conférences en science politique à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste des mobilisations sociales et auteur de Réapprendre à faire grève (Presses universitaires de France, 2024), Baptiste Giraud analyse ce qui rapproche et distingue l’appel du 10 septembre de précédents mouvements comme les gilets jaunes. Et pointe les obstacles potentiels à une mobilisation d’ampleur.
Sans s’essayer à parler de réussite ou d’échec, que peut-on dire à ce stade de la nature et de la forme de ce mouvement ?
On est enclins à faire une comparaison avec les gilets jaunes parce que c’est un appel qui n’est pas à l’initiative des directions des centrales syndicales ou d’organisations constituées. Un autre élément de comparaison, au moins dans les prémices de ces appels, est que ça agglomère des gens d’horizons sociaux et politiques très variés. Mais il y a des différences très importantes. La première, qui est sans doute une conséquence de l’expérience des gilets jaunes, c’est que des militants se sont rapidement approprié l’appel du 10 septembre et lui ont donné une connotation qui convoque les i