C’était une promesse de campagne de Valérie Pécresse, qui pourrait devenir réalité par l’entremise des macronistes. Vendredi soir, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances rectificatives, les députés ont approuvé par 154 voix contre 55 la possibilité pour les entreprises de racheter aux salariés les jours de RTT auxquels ils auraient renoncé. Une mesure présentée comme favorable au pouvoir d’achat : jusque-là, les demi-journées ou journées allouées à ceux dont le temps de travail excède trente-cinq heures disparaissent si elles ne sont pas prises au 31 décembre.
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A l’origine de l’initiative, le groupe Les Républicains avait déposé une série d’amendements afin de «mieux récompenser le travail et le mérite et d’augmenter les salaires nets des Français», ce rachat étant exonéré d’impôts et de cotisations. La majorité présidentielle, par l’intermédiaire de Marc Ferracci (LREM), a présenté son propre amendement pour limiter la mesure dans le temps, entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023. Cette limite «doit permettre une réflexion et une concertation sur un dispositif encore plus ambitieux», a-t-il justifié. LR a dès lors déposé «un amendement de repli» pour limiter à son tour la mesure dans le temps, comme le souhaitait la majorité. Quant au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, il a demandé que la mesure soit plafonnée à 7 500 euros.
La mesure a également été soutenue par le Rassemblement national, à l’instar du député de Moselle Laurent Jacobelli qui a déclaré : «Nous disons oui sans hésitation.» A gauche, en revanche, les députés se sont insurgés contre ce que l’élu communiste du Pas-de-Calais Jean-Marc Tellier a qualifié de nouveau «moyen de contourner les augmentations de salaire».