Durant les cinq dernières années, ils se sont souvent sentis pas assez écoutés, ignorés, voire parfois provoqués quand le gouvernement passait en force sur un projet suscitant leur opposition unanime – à titre d’exemple, la réforme de l’assurance chômage. A cinq semaines du premier tour, Libération a demandé à quatre responsables syndicaux de faire leur bilan du quinquennat, d’expliquer ce qui leur semble prioritaire aujourd’hui et de commenter quelques mesures portées par les candidats à l’élection présidentielle.
Laurent Berger : «le chômage partiel de longue durée, c’est beaucoup nous qui l’avons poussé»
Secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), premier syndicat interprofessionnel au niveau national.
Son bilan du quinquennat
«Il faut dire que ce n’est pas un mandat normal. Si on devait caractériser la politique sociale, c’est une vision assez libérale au début et ultra-keynésienne à la fin. C’est peut-être ça le fameux “en même temps” !
«Le bilan des ordonnances de 2017 est très négatif. Elles ont affaibli le dialogue social en entreprise. Quant à la réforme de l’assurance chômage, c’est mon amertume la plus forte. Ils ont surfé sur l’opinion majoritaire qui pense que quand on est au chômage, on l’a bien cherché.
«Par contre, depuis le début de la crise sanitaire, c’est difficile de taper. Les emplois et les revenus des travailleurs ont été préservés. Mais il faut quand même dire que le chômage partiel de longue duré