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Le chômage en France repart à la hausse, à 7,4 % au troisième trimestre

Le nombre de chômeurs a progressé de 64 000 personnes pour s’établir à un total de 2,3 millions, selon l’Insee.
Le taux de chômage augmente de 0,7 point pour les 15-24 ans. (Magali Cohen/Hans Lucas.AFP)
publié le 15 novembre 2023 à 9h38

Les objectifs affichés de plein-emploi vont-ils être révisés par le gouvernement ? Le taux de chômage a enregistré une hausse au troisième trimestre, à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte), contre 7,2 % au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés ce mercredi 15 novembre par l’Insee. Une annonce de suite atténuée par le gouvernement, rejetant la situation sur la conjoncture internationale. «On pouvait s’attendre à une telle hausse compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale», a aussitôt affirmé le ministre du Travail Olivier Dussopt dans un message transmis à la presse, affirmant rester «entièrement mobilisé» face à cette augmentation qu’il espère «ponctuelle».

Au troisième trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a progressé de 64 000 à 2,3 millions de personnes, relève dans un communiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Après avoir stagné au deuxième trimestre, le taux de chômage du troisième trimestre augmente de 0,2 point sur un an et retrouve son niveau du deuxième trimestre 2022, mais reste nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-3,1 points), a précisé l’institut.

Le taux de chômage des jeunes repart à la hausse

Sur le trimestre, le taux de chômage augmente de 0,7 point pour les 15-24 ans, à 17,6 %, presque à son niveau d’un an auparavant (-0,1 point). Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an, à 6,7 %. Enfin, pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est stable sur le trimestre et sur un an, à 5,1 %.

Et si le taux de chômage de longue durée (au moins un an) est également stable sur le trimestre, à 1,8 % de la population active, le «halo autour du chômage», soit les personnes désirant retourner sur le marché de l’emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), augmente, lui, «légèrement» sur le trimestre (+39 000) et nettement sur un an (+164 000), selon l’Insee. Et atteint 2 millions de personnes. Le tout au lendemain de la publication d’un rapport par l’Insee d’une augmentation de la pauvreté.

Prévisions pessimistes pour 2024

Des données, préludes à un retournement durable, éloignant le gouvernement de son objectif de plein-emploi ? Plusieurs alertes ont eu lieu en ce sens ces dernières semaines. La Banque de France a annoncé tabler sur un taux de chômage de 7,5 % en 2024, et de 7,8 % en 2025, contre 7,2 % cette année, puis l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prédisait une hausse plus nette du taux de chômage qui passerait de 7,4 % cette année à 7,9 % dès l’an prochain.

Le 10 novembre, un accord entre le patronat, la CFDT et la CFTC, qui doit encore être avalisé par le gouvernement, a été signé, un texte prévoit de timides avancées pour les demandeurs d’emploi, en contrepartie d’une baisse des cotisations patronales. FO les a depuis rejoints. Une entente, que la CGT et la CFE-CGC n’ont pas partagée, qui n’arrangera qu’à la marge la situation des plus précaires après les réformes d’Emmanuel Macron sur le chômage.