C’est l’un des leaders sur un marché méconnu, et pourtant présent quasiment tous les jours dans notre boîte à lettres. Milee, entreprise de distribution de prospectus publicitaires, a été placée ce lundi 9 septembre en liquidation judiciaire, a annoncé la direction dans un communiqué. La société compte environ 5 000 employés à temps plein ou partiel en France.
Milee, connu auparavant sous le nom d’Adrexo, avait déjà été placée en redressement judiciaire le 30 mai dernier. La direction explique que le secteur de la distribution d’imprimés publicitaires est «un domaine en grande souffrance» avec des «éléments extérieurs imprévisibles» comme le Covid et l’inflation. Pour eux, cette «accumulation n’est plus supportable en matière de trésorerie». Cette procédure d’observation supervisée par deux administrateurs judiciaires et deux mandataires judiciaires devait durer six mois.
Billet
Une procédure écourtée car «les salaires d’août n’ont pas été payés», a souligné ce lundi Philippe Viroulet, un des élus de la Confédération autonome du travail (CAT), syndicat majoritaire au sein de l’entreprise. «On s’y attendait, on voyait la trésorerie devenir inexistante», a-t-il commenté, en précisant que cette procédure conduira au licenciement des «5 000 salariés qui restaient».
Pas de projet de reprise à l’heure actuelle
Des caisses vides qui ont également empêché la possibilité d’une poursuite d’activité ou tout projet de reprise : «Une offre de reprise non financée à date avait été déposée, suite à l’appel d’offres lancé par les administrateurs judiciaires, ne permettant pas de ce fait son examen futur par le tribunal compte tenu de l’impossibilité de poursuivre l’activité en l’absence de trésorerie», détaille le communiqué de la direction de Milee.
Le secteur de la distribution d’imprimés publicitaires a presque fondu de moitié en quatre ans en France, passant de 10,4 milliards d’imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, selon La Poste, qui avait de son côté annoncé en avril le reclassement au sein du groupe des salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte.
Milee, qui évoque également cet effondrement du marché, avait initialement annoncé en mars un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3 500 postes. Mais avant qu’il ait pu être mis en place, «les pertes n’ont pu être endiguées et la trésorerie de Milee est ressortie trop affaiblie à la fin du premier trimestre», avait déclaré la direction pour expliquer sa demande de redressement judiciaire.