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Emploi

Derrière la baisse du nombre de demandeurs d’emploi, une hausse des contrats précaires

Le nombre d’inscrits en catégorie A (sans activité) recule au deuxième trimestre, mais reste en hausse sur un an. Parallèlement, le nombre d’inscrits travaillant moins de 20 heures par mois augmente fortement. Et plus encore, les licenciements économiques.
(Serge Tenani/Hans Lucas.AFP)
publié le 25 juillet 2024 à 12h56
(mis à jour le 25 juillet 2024 à 15h37)

Une bonne nouvelle apparente, mais qui en cache de mauvaises. Le nombre de chômeurs inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a encore diminué au deuxième trimestre en France (hors Mayotte), avec une baisse de 0,4 % qui porte leur nombre à 3,01 millions, selon les chiffres publiés ce jeudi 25 juillet par le ministère du Travail. En incluant l’activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits tenus de chercher un emploi s’établit à 5,389 millions, en baisse de 0,2 % sur le deuxième trimestre. Il n’en reste pas moins qu’il croît de 0,8 % sur un an, selon la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

Surtout, au sein de la catégorie B, les tableaux fournis par la Dares révèlent que le nombre d’inscrits ayant travaillé moins de 20 heures dans le mois a encore augmenté de 0,3 % sur un trimestre, la hausse atteignant + 10,1 % sur un an. Preuve, pour la CGT, que «le gouvernement continue de basculer les privés d’emploi du chômage de catégorie A vers des contrats précaires et à temps partiel. Cela ne masque pas la paupérisation grandissante des travailleurs et travailleuses.»

Le syndicat souligne par ailleurs la très forte augmentation du nombre d’inscriptions faisant suite à un licenciement économique, de l’ordre de + 22,5 % sur un an. Certes, le deuxième trimestre a marqué un reflux, mais cette évolution accrédite les signaux faisant déjà état d’une recrudescence de défaillances d’entreprises. «Ces données trimestrielles confirment donc que la politique menée ces dernières années est non seulement inefficace sur le taux de chômage, sur la réindustrialisation mais, aussi, violente et injuste à l’encontre des privé·es d’emploi», commente encore la CGT, en référence aux dernières réformes de l’assurance chômage, qui ont durci le calcul de l’allocation et réduit la durée d’indemnisation.