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Libération
Bilan

Le pétrolier TotalEnergies améliore encore son bénéfice de 3 % au 1er trimestre à 5,7 milliards de dollars

Porté par ses projets pétroliers et sa production d’hydrocarbures, le groupe annonce encore d’énormes profits ce vendredi 26 avril. Dans la droite ligne de son année 2023, marquée par des bénéfices records.
Le siège de TotalEnergies à la Défense, le 15 septembre 2022. (Martin Bertrand/Hans Lucas)
publié le 26 avril 2024 à 9h43

Tout roule pour TotalEnergies. Le groupe pétrolier a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au 1er trimestre 2024, améliorant encore ses résultats de 3 % sur un an, grâce à des prix du pétrole et des marges de raffinage «soutenus», et en dépit de l’essoufflement des prix du gaz, annonce ce vendredi 26 avril le groupe pétrogazier. La compagnie, qui fête ses 100 ans cette année, «démontre une nouvelle fois ce trimestre la pertinence de sa stratégie de transition équilibrée ancrée sur deux piliers, les hydrocarbures et l’électricité», a déclaré le PDG de l’entreprise, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.

Ces résultats s’inscrivent dans un «environnement marqué par des prix du pétrole et des marges de raffinage soutenus, mais des prix du gaz en retrait», a commenté le dirigeant. Ils sont «conformes à ses objectifs ambitieux pour l’année 2024», s’est-il réjoui. Le groupe affiche en revanche un Ebitda ajusté – l’indicateur de rentabilité le plus suivi par les investisseurs – en baisse de 19 % par rapport au 1er trimestre à 11,5 milliards de dollars.

Entre janvier et mars, le groupe a augmenté sa production d’hydrocarbures d’1,5 % sur un an, notamment grâce à la montée en puissance de projets pétrolier au Brésil, et de gaz à Oman et en Azerbaïdjan, pays hôte de la conférence climatique de la COP29 en novembre prochain. En incluant l’effet de la sortie de ses actifs canadiens annoncés en 2023, la production d’hydrocarbures a baissé de 2 % sur un an.

Cours soutenus pour le pétrole

En 2022, la major française avait enregistré un bénéfice record de plus de 19 milliards d’euros, surfant sur l’envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, qui avait ravivé les appels à taxer davantage les «superprofits» et à arrêter l’exploitation d’hydrocarbures.

Depuis, les cours se sont nettement assagis, mais ils restent soutenus pour le pétrole en raison des troubles géopolitiques en mer Rouge et de la guerre au Proche-Orient. Cela n’a pas empêché le groupe d’empocher, encore en 2023, un nouveau bénéfice record de 19,8 milliards d’euros, soit 4 % de mieux qu’en 2022. Le meilleur résultat de son histoire, notamment grâce à sa stratégie payante sur le gaz liquéfié, sa priorité. Au 1er trimestre sa production d’hydrocarbures pour le gaz liquéfié a augmenté de 6 % sur un an, portée par des projets au Qatar et au Nigeria.

Ses ventes de GNL se sont toutefois érodées de 9 % sur le trimestre en raison d’une demande moins élevée du fait d’un hiver doux et de stocks de gaz élevés. Le groupe confirme qu’il consacrera 17 à 18 milliards de dollars à ses investissements en 2024, dont 5 milliards pour la production d’électricité à partir de gaz ou de sources renouvelables.

Par ailleurs, Patrick Pouyanné dit ce vendredi 26 avril réfléchir à une cotation principale de son groupe à la Bourse de New York, évoquant auprès de Bloomberg la montée en puissance de l’actionnariat nord-américain, qui détient près de 50 % du capital de l’entreprise. «Nous sommes confrontés à une situation où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur participation, et où les actionnaires américains achètent», a justifié le PDG. Il a également expliqué que la frilosité des investisseurs européens provient de la stratégie défendue par le groupe, qui consiste à continuer d’investir dans les énergies fossiles pour financer sa transition vers les énergies bas carbone.

Mise à jour à 11 h 05 avec la demande de cotation principale à la Bourse de New York.