Nouveau contretemps sur la route macronienne vers le «plein-emploi», le taux de chômage a poursuivi sa remontée à la fin de l’année 2023 pour s’établir à 7,5% en France (hors Mayotte) durant le quatrième trimestre, a annoncé ce mardi matin l’Insee. Avec 2,3 millions de chômeurs dans le pays (au sens du Bureau international du travail, lire plus bas), il est en hausse de 0,1 point sur un trimestre et de 0,4 point sur un an. C’est le troisième trimestre de hausse consécutif, le plus bas niveau depuis plus de vingt ans ayant été atteint au premier trimestre 2023, avec un taux à 7,1%.
Autre indicateur crucial de la santé du marché de l’emploi, le «halo autour du chômage», constitué par les personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas disponibles pour des causes diverses (maladie, formation…), diminue légèrement pour atteindre désormais 1,9 million de personnes (soit 88 000 de moins par rapport au trimestre précédent, et - 17 000 sur un an)
Antisocial
En 2022, Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne d’atteindre un taux de chômage de 5% d’ici la fin de son quinquennat, correspondant au «plein-emploi». Pour l’atteindre, plusieurs réformes censées booster l’emploi ont été lancées : durcissement des règles de l’assurance chômage, réforme des retraites supposée maintenir les actifs dans l’emploi plus longtemps, subventions massives à l’apprentissage, réforme du RSA pour renforcer l’accompagnement…
Attention : le taux de chômage mesuré par l’Insee ne doit pas être confondu avec les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail (ex-Pôle emploi). Pour établir une mesure du chômage qui corresponde à la définition du Bureau international du travail (BIT), l’institut national de la statistique recense les personnes sans emploi qui sont disponibles pour travailler dans les deux semaines suivantes et qui ont effectué, au cours du dernier mois, une démarche active de recherche d’emploi. Les populations recensées par l’Insee ne recoupent donc pas complètement les inscrits à Pôle Emploi.