Menu
Libération
Au rapport

Le «Territoire zéro chômeur de longue durée», un «objet singulier» que la Cour des comptes voit d’un bon œil

Article réservé aux abonnés
Les magistrats ouvrent la voie à une pérennisation de cette expérimentation qui «fait localement la preuve de son utilité». Mais estiment qu’elle ne peut pas être généralisée, en raison de son coût pour les finances publiques.
Manifestation devant l'Assemblée contre la baisse des moyens alloués à l'expérimentation des territoires zéro chômeur en octobre 2023. (SEVGI/SIPA)
publié le 20 juin 2025 à 5h47

Près de dix ans après le vote d’une première loi créant les «Territoires zéro chômeur de longue durée» (TZCLD), en 2016, la Cour des comptes se penche sur cette expérimentation qui permet à ce jour de faire travailler environ 3 800 personnes longtemps privées d’emploi dans 92 entreprises financées par la dépense publique. Dans un rapport présenté à la presse ce jeudi 19 juin, la juridiction financière dresse un bilan équilibré du dispositif (qui a représenté 64,6 millions d’euros d’argent public en 2024), dont elle salue des «résultats extrêmement intéressants», tout en pointant plusieurs points de vigilance structurels et financiers.

Le positif d’abord. Tout d’abord la Cour des comptes ne remet pas en cause le principe de base du dispositif : le fait que les entreprises à but d’emploi (EBE) créées dans le cadre de cette expérimentation offrent des CDI aux bénéficiaires. Elle pointe au contraire un «instrument puissant», couplé au fait que les conditions de travail tiennent compte de leurs difficultés et de leurs contraintes personnelles : quelque chose de rare dans un marché du travail souvent rude. C’est ainsi que les EBE peuvent afficher des proportions hors normes de seniors (27,5 %) et de personnes en