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Libération
Dans le dur

Le verrier Duralex demande l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire

En difficulté financière, l’entreprise, établie près d’Orléans, est à la recherche d’un repreneur. Elle emploie 230 personnes.
Un employé vérifie ses lunettes alors qu'il travaille à l'usine de verre Duralex à La Chapelle-Saint-Mesmin, en 2017. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 16 avril 2024 à 19h38

C’est l’entreprise qui produit les fameux verres de cantines d’école où l’on peut lire «son âge» en regardant dans le fond. Le verrier français Duralex, en difficulté depuis la crise énergétique de 2022, «a sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d’Orléans», a annoncé la société New Duralex International (NDI), exploitante de la célèbre marque.

«L’objectif est de chercher un repreneur pour NDI, visant ainsi à trouver la meilleure solution pour l’entreprise» qui emploie 230 personnes dans son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), fait savoir l’entreprise. «Un administrateur et un mandataire judiciaire devraient être nommés par le tribunal pour assister l’entreprise durant la période d’observation qui devrait s’ouvrir», ajoute la société.

La société pointe le contexte d’inflation

Duralex avait subi de plein fouet la flambée des prix du gaz consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022, et avait été sauvé temporairement par un prêt de 15 millions d’euros de l’Etat, qui lui avait permis de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture. Cependant, au cours de l’exercice 2023, «de nouvelles difficultés ont émergé», attribuables à l’inflation, à un environnement de consommation «en fort retrait» et à une «concurrence exacerbée», indique la société : «Malgré les efforts opérationnels et les investissements continus, les pertes n’ont pu être endiguées.»

En parallèle, NDI dit avoir «été confrontée à une décision du tribunal administratif d’Orléans concernant les droits à polluer de l’ancien propriétaire de Duralex», considérant qu’elle était «redevable des quotas dus par l’ancien exploitant». Ce jugement «rendu mi-mars», contre lequel la société a annoncé son intention de faire appel, «compromet sérieusement la santé financière de NDI et sa capacité à maintenir ses activités de manière durable», affirme le communiqué.

Pyrex, entité distincte de Duralex, qui a repris l’entreprise du même nom en janvier 2021, «poursuit ses activités comme à l’accoutumée», est-il précisé dans le communiqué.

A Bercy, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, qui s’était déplacé pour la réouverture des fours, a affirmé que l’Etat «mettrait tout en œuvre pour essayer de faire émerger des solutions de reprise». «Nous comptons sur les acteurs du territoire pour se mobiliser à nos côtés dans cette recherche», a-t-il indiqué dans un bref communiqué.