Menu
Libération
Précarité

L’échec de l’Etat face à la détresse des jeunes

Article réservé aux abonnés
Les dispositifs de soutien lancés par le gouvernement n’ont pas suffi à enrayer la paupérisation d’une partie croissante des 18-25 ans.
Manifestation d'étudiants à Paris, le 20 janvier. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 5 mai 2021 à 18h23

Aides à l’embauche, doublement de la «garantie jeunes», repas à un euro, création de 20 000 jobs étudiants, aide exceptionnelle de 150 euros… En pleine pandémie, l’Etat multiplie les dispositifs de soutien aux jeunes. Lancé à l’été 2020 par le gouvernement afin d’enrayer les effets du Covid-19 sur la jeunesse, le plan «1 jeune, 1 solution» a mobilisé neuf milliards d’euros. Un an plus tard, ils sont pourtant toujours nombreux à faire la queue devant les banques alimentaires. Et les mesures mises en place par l’exécutif ne suffisent pas à calmer la détresse économique, matérielle et psychologique de certains.

Selon une étude réalisée par l’association Co’p1 Solidarités étudiantes fin 2020, un étudiant sur deux ne mangerait pas à sa faim. Parmi les bénéficiaires d’aides alimentaires, 79 % n’y avaient jamais eu recours avant la rentrée 2020-2021. «Les jeunes étaient déjà surreprésentés chez les pauvres, car ils entrent sur le marché de l’emploi moins bien payés, avec des jobs plus précaires. Mais avec la crise, beaucoup n’ont même plus accès à ces activités», observe Christophe Robert, délégué général de la Fondation abbé-Pierre. Aux Restos du cœur, même constat. Pour Patrice Douret, président de l’association, «la précarité chez les jeunes existait. Mais depuis le coronavirus, c’est bien plus grave qu’avant