C’est une mesure critiquée comme contrevenant au droit de grève constitutionnel. Face au projet de loi réorganisant les services de navigation aérienne en cas de mouvement social, plusieurs organisations syndicales de contrôleurs aériens ont déposé des préavis de grève pour ce lundi 18 décembre. Le nouveau texte prévoit d’obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement gréviste ou non quarante-huit heures à l’avance, comme c’est déjà le cas à la RATP ou à la SNCF.
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Dans un tract, l’USAC-CGT, troisième syndicat des aiguilleurs du ciel, a appelé à débrayer «pour défendre notre maillage territorial et notre service minimum». Le syndicat pointe un projet de réorganisation du contrôle aérien, qui prévoit «le déclassement de plus d’une dizaine d’aéroports, dont Brest-Guipavas, sur lequel les services du contrôle aérien seront fortement réduits». «L’impact social sera énorme», estime le syndicat dans un communiqué.
Un précédent mouvement social des aiguilleurs du ciel le 20 novembre avait déjà provoqué d’importants retards pour les voyageurs, les contrôleurs aériens étant aussi vent debout contre une réforme de leur droit de grève.
«Perturbations et retards à prévoir»
Pour ce lundi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler une partie des vols dans les aéroports de Paris-Orly (30 %) et de Brest (50 %). «En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir», a prévenu la DGAC dans un communiqué, invitant «les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage».
En mars
Les préavis de grève concernent le personnel du centre d’aiguillage CRNA-Nord, basé à Athis-Mons (Essonne) en région parisienne et qui gère les trajectoires des appareils survolant le territoire, ainsi que ceux des centres de contrôle d’approche de Paris-Orly, Lyon, Lille, Brest, Rouen, Poitiers et Saint-Yan (Saône-et-Loire), précise la DGAC. L’aviation civile, pour «limiter les perturbations du trafic», «appliquera les dispositions du service minimum» là où «la réglementation le permet», c’est-à-dire le CRNA-Nord, Paris-Orly, Lyon et Poitiers.
Le trafic aérien a été régulièrement perturbé par des grèves d’aiguilleurs du ciel en début d’année, lors du conflit sur les retraites. Début février, Orly a été paralysé par un mouvement surprise, suscitant des appels de responsables politiques à réformer l’encadrement du droit de grève des contrôleurs.