Habituellement, c’est dans les couloirs de l’Assemblée nationale que Cesaltina et Jeannette déambulent, le plus discrètement possible, tôt le matin, pour nettoyer les bureaux et les toilettes des parlementaires. Ce vendredi 8 mars, elles ont décidé d’arrêter d’être discrètes. Sur la place du Président-Edouard-Herriot, attenante au Palais-Bourbon, les deux agentes de propreté donnent de leur voix au milieu des coups de tambourins et des vrombissements de cornes de brumes : «On bosse dans la maison de la loi et on ne gagne que le mal de dos et la maladie !»
Affublées d’un tee-shirt du film Debout les femmes, elles ont rejoint la mobilisation convoquée par la CGT. Une petite centaine de gilets rouges, travailleuses et travailleurs de la propreté des secteurs hospitaliers, industriels, hôteliers ou du tertiaire attendent avec impatience le retour de six d’entre eux. A 10 h 30, une délégation composée de cinq agentes et du secrétaire général de la CGT ports et docks, Tony Hautbois, a été reçue par Yaël Braun-Pivet. Son objectif : faire entendre à la présidente de l’Assemblée nationale que leur profession invisibilisée, composée à 75 % de femmes selon l’Insee, est «à bout de souffle, cassée par des amplitudes horaires inhumaines et payée une misère», tonne Jeannette, son autocollant CGT coll