A l’entrée de la Verrerie du Languedoc, aux mains de la multinationale américaine Owens-Illinois (OI), la fureur des salariés s’étale en lettres bleues sur une large banderole de tissu blanc : «La VDL en lutte, OI ne nous fera pas taire». Sous le soleil torride du 1er juillet, seuls d’énormes camions vont et viennent sur le parking du site industriel gardois. Réfugié dans un bureau climatisé, Johan Goupille, délégué syndical CGT, épanche sa colère froide avec un débit de mitraillette : «On vous raconte ? Le 8 avril, la direction européenne du groupe a annoncé la suppression de 316 à 556 emplois dans cinq verreries, dont 164 ici, à Vergèze, la seule usine qu’OI veut fermer.»
Or, il se trouve que cette usine est voisine de la source Perrier exploitée par Nestlé, au cœur de la tourmente depuis de longs mois en raison de la dégradation de la qualité de son eau minérale, à qui elle fournit l’essentiel de ses bouteilles en verre. «Sonné» quand il a appris la nouvelle, le quinquagénaire fustige un groupe qui ne pense qu’à «augmenter ses profits» sous l