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Votation

Les Suisses refusent de relever l’âge de départ à la retraite et votent en faveur d’un treizième mois de pension, la gauche française envieuse

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Dimanche 3 mars, la population helvète a rejeté le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 65 à 66 ans et augmenté ses pensions. Une démocratie directe qu’appelaient syndicats et partis politiques de gauche en France pendant la mobilisation contre la réforme des retraites.
Le président de l'Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard (au centre), réagit à Berne aux résultats de la votation sur les retraites, dimanche 3 mars. (Fabrice Coffrini/AFP)
publié le 4 mars 2024 à 17h06

L’annonce a une résonance particulière en France. Un an après le conflit social majeur contre la réforme des retraites, les Suisses ont refusé dimanche 3 mars de relever l’âge de départ à la retraite de 65 à 66 ans et ont également voté en faveur d’un treizième mois de pension. Et ce n’est pas à coups de 49.3 helvètes mais par des référendums que ces décisions ont été prises. «C’est le peuple qui a le pouvoir [en Suisse], et je suis très fier de notre pays et de notre démocratie», a exulté Pierre-Yves Maillard, conseiller aux Etats (sénateur) du Parti socialiste suisse et président de l’Union syndicale suisse (USS), qui a milité pour le «oui» au treizième mois.

Cette proposition a recueilli 58,24 % des voix dans le pays, avec une participation de 58 %. Elle a également remporté une majorité des suffrages dans 16 des 26 cantons du pays, soit plus de la moitié, ce qui était une condition pour être adoptée. La proposition visant à relever progressivement l’âge de départ à la retraite de 65 à 66 ans a, elle, été largement rejetée par 74,72 % des voix.

Selon les chiffres compilés par le Temps, les territoires suisses n’ont pas tous voté de manière uniforme. Les communes francophones ont par exemple été beaucoup plus favorables au treizième mois (plus de 75 %) que les commu