Il est midi. Le barrage filtrant à l’entrée du centre technique d’Aubevoye (CTA), dans l’Eure, a été levé depuis quelques dizaines de minutes. La grosse centaine de personnes rassemblée pour l’occasion s’est dispersée, mais la plupart des douze salariés de la maintenance des moyens d’essai sont en demi-cercle. Ils racontent leur travail, son utilité pour Renault et le dégoût qu’ils ont de l’externalisation forcée qu’ils sont en train de subir. Fin mars, par un PowerPoint, 27 membres de ces services répartis sur quatre sites ont appris officiellement l’annonce du départ de leur activité vers une autre entreprise. Ils sont six à Aubevoye, la moitié du service.
«Des licenciements déguisés et différés», déplore auprès de Libération l’un des concernés. «On nous parle des risques du Covid, de lavage de mains, de masques mais on laisse dans le même temps des grands patrons détruire nos vies, tempête un autre. Je le vis mal car, depuis le début de tout ça, j’ai l’impression d’être une merde.»
«Dossier bâclé»
Ce jeudi, l’ingénierie de la marque au losange était en grève à Lardy en Essonne (300 personnes selon la CGT), au technocentre de Guyancourt (Yvelines), au Mans (50 personnes selon la CFE-CGC) et Aubevoye. Devant l’usine euroise, des membres de l’intersyndicale (SUD, CGT, CFE-CGC