La grève, d’accord, mais seulement si ça ne dérange pas trop. C’est ce qu’a laissé entendre Marie Lebec, ministre des Relations avec le Parlement, interrogée ce mardi 20 février dans le studio de Sud Radio sur une proposition de loi LR qui prévoit d’instaurer jusqu’à 60 jours par an «pendant lesquels il ne pourrait pas y avoir de préavis de grève» pour les personnels des services publics de transports, notamment pendant les vacances scolaires ou lors de grands événements.
«La question de la protection du droit de grève est essentielle mais je crois qu’on peut s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public. […] Il y a des moments où on peut estimer qu’il faut sanctuariser ces périodes», a répondu la ministre.
Faut-il encadrer le droit de grève ?@MarieLebec78 : "Le droit de grève est constitutionnel mais on peut s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public" pic.twitter.com/xDWnKF2ytZ
— Sud Radio (@SudRadio) February 20, 2024
Une vieille antienne de la droite
Le service minimum dans les transports est une vieille antienne de la droite, qui a fait l’objet de plusieurs propositions parlementaires ces dernières années. Plusieurs ministres d’Emmanuel Macron l’ont endossée cet hiver, à la faveur du mouvement de grève à la SNCF qui a perturbé les départs en vacances dans les zones A et C. «Il me semble qu’on a besoin de travailler sur un service minimum» pour éviter d’«infliger, quand bien même il y a de la conflictualité, un certain nombre de contraintes à nos concitoyens», a ainsi déclaré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, quand son collègue de la Transition écologique Christophe Béchu prétendait que «la question n’est pas le droit de grève, mais de savoir jusqu’où on n’en abuse pas».
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Pour Marie Lebec, qui a reconnu chez Sud Radio ne pas avoir encore lu la proposition de loi des Républicains, «la réflexion sur le sujet peut être débattue à l’Assemblée». «Est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ? Est-ce que ça peut faire l’objet d’un accord ou autre avec les représentants syndicaux ? Je crois que toutes les options sont ouvertes», a-t-elle estimé.