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Antisocial

Limitation du droit de grève : «sanctuariser des périodes» sans préavis n’est pas tabou pour la ministre des Relations avec le Parlement

Interrogée sur Sud Radio ce mardi 20 février, Marie Lebec a ouvert la porte à une proposition de loi LR interdisant aux salariés des services publics de transports de faire grève à certaines périodes de l’année. Plusieurs de ces collègues ont adopté des positions similaires ces dernières semaines.
Marie Lebec, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Relations avec le Parlement, le 12 janvier à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 20 février 2024 à 11h47

La grève, d’accord, mais seulement si ça ne dérange pas trop. C’est ce qu’a laissé entendre Marie Lebec, ministre des Relations avec le Parlement, interrogée ce mardi 20 février dans le studio de Sud Radio sur une proposition de loi LR qui prévoit d’instaurer jusqu’à 60 jours par an «pendant lesquels il ne pourrait pas y avoir de préavis de grève» pour les personnels des services publics de transports, notamment pendant les vacances scolaires ou lors de grands événements.

«La question de la protection du droit de grève est essentielle mais je crois qu’on peut s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public. […] Il y a des moments où on peut estimer qu’il faut sanctuariser ces périodes», a répondu la ministre.

Une vieille antienne de la droite

Le service minimum dans les transports est une vieille antienne de la droite, qui a fait l’objet de plusieurs propositions parlementaires ces dernières années. Plusieurs ministres d’Emmanuel Macron l’ont endossée cet hiver, à la faveur du mouvement de grève à la SNCF qui a perturbé les départs en vacances dans les zones A et C. «Il me semble qu’on a besoin de travailler sur un service minimum» pour éviter d’«infliger, quand bien même il y a de la conflictualité, un certain nombre de contraintes à nos concitoyens», a ainsi déclaré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, quand son collègue de la Transition écologique Christophe Béchu prétendait que «la question n’est pas le droit de grève, mais de savoir jusqu’où on n’en abuse pas».

Pour Marie Lebec, qui a reconnu chez Sud Radio ne pas avoir encore lu la proposition de loi des Républicains, «la réflexion sur le sujet peut être débattue à l’Assemblée». «Est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ? Est-ce que ça peut faire l’objet d’un accord ou autre avec les représentants syndicaux ? Je crois que toutes les options sont ouvertes», a-t-elle estimé.