Pour faire face à la crise économique engendrée par la pandémie, le gouvernement a annoncé lundi qu’il prolongeait une nouvelle fois les allocations chômage jusqu’à fin mai pour les demandeurs d’emploi en fin de droits. C’est la ministre du Travail Elisabeth Borne qui l’a confirmé lundi à l’orée d’une semaine chargée sur le front social. Elle doit en effet recevoir jeudi les partenaires sociaux pour réfléchir à la sortie progressive du dispositif de chômage partiel.
Déjà prolongée depuis le 30 octobre, cette mesure concerne les chômeurs arrivés en fin de droits (allocation de retour à l’emploi ou allocation de solidarité spécifique). Depuis cette date, «c’est près de 700 000 demandeurs d’emploi» qui ont bénéficié de cette mesure pour un coût total «de 2,5 milliards d’euros», a vanté la ministre sur France Inter.
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En réalité, le décret sur la réforme de l’assurance chômage du 31 mars a déjà acté cette prolongation, et ce en principe jusqu’à la fin du mois de juin. La ministre la confirme cependant oralement chaque mois au vu de l’évolution de la crise, se réservant ainsi le droit de l’interrompre fin mai par arrêté, en cas d’amélioration de la situation.
La prolongation exceptionnelle des droits à l’assurance-chômage avait déjà été adoptée pendant le premier confinement au printemps 2020, du 17 mars au 10 mai. Les intermittents du spectacle ont eux bénéficié d’une prolongation spécifique de leurs droits jusqu’au 31 août 2021.
.@Elisabeth_Borne justifie la #réforme du chômage: "On a accompagné le développement de la précarité dans l'emploi avec, en 10 ans, une augmentation de 250% des CDD de moins d'un an" #le79Inter pic.twitter.com/jzfRRIc0PY
— France Inter (@franceinter) April 19, 2021
Cette mesure exceptionnelle prévue par le dernier décret de la réforme de l’assurance-chômage n’a pas suffi aux syndicats: ils réclament toujours le retrait total du texte. Ils appellent à une journée de mobilisation contre la réforme vendredi.
Ils s’opposent au nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence qui sera adopté dès le 1er juillet, au passage de quatre à six mois consécutifs de la durée minimale de travail conditionnant l’ouverture des droit et au principe de dégressivité pour les cadres.
Le ministère du Travail a reconnu la semaine dernière que le texte tel quel avait des conséquences indésirables sur les salariés en congé maternité, en arrêt maladie ou en chômage partiel. «Les personnes qui ont été en activité partielle auront exactement la même allocation-chômage qui ceux qui ne l’ont pas été», a-t-elle assuré encore lundi.