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Libération
Sur un fil

Magasins GiFi : une journée décisive vendredi pour l’avenir de la chaîne de produits à petits prix

Selon les syndicats, une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) de l’enseigne en difficulté, qui emploie 6 500 personnes, est prévue vendredi 17 janvier. Un scénario de relance - et non pas une vente - devrait y être discuté.
(Stephane Mouchmouche/Hans Lucas.AFP)
publié le 15 janvier 2025 à 18h20
(mis à jour le 16 janvier 2025 à 12h16)

Un nouveau report. Une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) des magasins en difficulté GiFi, employeurs de 6 500 personnes en France, se tiendra finalement vendredi au matin, a-t-on appris ce jeudi 16 janvier de sources syndicales. Initialement prévue pour mercredi, la réunion avait dans un premier temps été repoussée à ce jeudi. Un scénario de relance semblerait se dessiner, à défaut de repreneur. Selon La Lettre, les banques créditrices de la chaîne de magasins, basée à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), ont accepté d’effacer 470 millions d’euros de dettes en échange d’engagements de son fondateur, Philippe Ginestet.

Celui-ci doit déposer en garantie 270 millions d’euros issus de sa holding de contrôle, après des ventes d’actifs et de parts de sociétés, et se retirer de la gestion opérationnelle du groupe qu’il dirige depuis 1981, rapporte le média spécialisé. Contactés par l’AFP, le porte-parole et l’avocat de GiFi n’ont pas confirmé ces informations mais ce dernier, Me Christophe Dejean, a évoqué une journée «décisive».

Aucune offre de repreneur

Selon les syndicats de l’enseigne, la période de conciliation ouverte l’an dernier entre GiFi et ses créanciers sous l’égide du tribunal de commerce de Toulouse, qui l’a déjà prolongée à deux reprises, prend fin à minuit. «Il y a un flou sur tout ce qui se passe, beaucoup d’argent en jeu et beaucoup de désinformation. Le CSE qui devait avoir lieu aujourd’hui est reporté à demain, ce n’est certainement pas pour rien», a déclaré Laurent Mardaga, porte-parole de l’intersyndicale CFDT-FO-CFTC.

Mi-novembre, l’avocat de GiFi avait affirmé que «la priorité absolue» de Philippe Ginestet, 70 ans, était de «passer la main dans les meilleures conditions possibles» pour assurer le développement de la chaîne qui emploie quelque 800 personnes dans le Lot-et-Garonne et 6 500 en France. Des repreneurs potentiels avaient manifesté leur intérêt mais aucun n’a formulé d’offre au final.

L’impact des concurrents Action, Temu ou Maxibazar

En mars, le groupe avait annoncé un accord bancaire pour rééchelonner sa dette après avoir appelé à l’aide le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), service gouvernemental chargé d’accompagner les entreprises en difficulté. Outre la concurrence des magasins Action ou Maxibazar, ainsi que des plateformes internet comme le site chinois Temu, l’activité de GiFi a été mise à mal par un changement de système informatique courant 2023.

Les syndicats, qui redoutent un départ de Villeneuve-sur-Lot, saluent un scénario qui favoriserait encore «une implantation locale».

Mais ils mettent en cause «une gestion chaotique depuis 2017», avec «des magasins déficitaires et des entrepôts obsolètes», et estiment «qu’un PSE (plan social, ndlr) sera certainement nécessaire pour rester compétitif».

Mis à jour le 16 janvier 2025 à 12h10 avec la nouvelle date de la réunion, déplacée de jeudi à vendredi.