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Interview

Minima sociaux : «Il y a une hyperpolitisation des politiques sociales»

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En réformant, entre autres, le revenu de solidarité active, le gouvernement s’attaque à une population précaire et une dépense peu élevée, estime Guillaume Allègre, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.
«Sur le revenu de solidarité active et sur les minima sociaux pour les actifs, [la France] dépense assez peu par rapport à [ses] voisins», estime l'économiste Guillaume Allègre. (Sebastien Bozon/AFP)
publié le 13 février 2024 à 21h15

Comment rendre les politiques publiques concernant la pauvreté les plus conformes possibles aux principes de justice ? Avec cette ligne directrice, Guillaume Allègre explore les notions de redistribution et de trappe à pauvreté, s’interroge sur le rôle des économistes, ressuscite le revenu universel dans son dernier livre, Comment verser de l’argent aux pauvres ? Dépasser les dilemmes de la justice sociale (PUF), paru le 7 février. L’économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) de Sciences-Po Paris revient sur les dernières décisions sociales de ce deuxième quinquennat Macron.

Quelle idéologie sous-tend les réformes sur le RSA, l’assurance chômage et la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) décidées par le gouvernement ?

Le point commun, c’est l’objectif de faire des économies sur des dépenses de protection sociale et de répondre à ce qui est perçu comme une forme de lassitude de la solidarité de la part de leur électorat. Il est vrai, par ailleurs, que la France dépense beaucoup dans la protection sociale, notamment sur les retraites et la santé, avec