Les comptes de l’assurance chômage ont beau être dans le vert, les gestionnaires de l’Unédic s’inquiètent pour les finances de l’organisme qui gère le régime, faute de budget pour 2025. Dans une lettre dévoilée initialement par le Monde et adressée ce lundi 13 janvier à François Bayrou, le président de l’organisme paritaire, Jean-Eudes Tesson (Medef), et la vice-présidente, Patricia Ferrand (CFDT), se disent «très préoccupés quant à la pérennité financière du régime».
Comptes
Assurant avoir été mandatés à l’unanimité par les membres du bureau de l’Unédic, ils rappellent notamment que l’Etat donne chaque année sa garantie pour les emprunts pour un montant défini en lois de finances. «Le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait initialement l’octroi de la garantie de l’Etat à hauteur de 4 milliards d’euros, et le report de ce projet de loi met le régime en difficulté», écrivent les représentants de l’organisme, dont la dette atteindrait 44,3 milliards en 2027, selon les dernières prévisions.
«Variable d’ajustement pour les budgets de l’Etat»
Ils rappellent en outre l’impact des décisions de l’Etat sur les comptes du régime, ses recettes étant affectées par «plusieurs décisions exogènes» mises en œuvre entre 2018 et 2023, comme la hausse du financement de France Travail (passée de 10 % à 11 % des recettes). «Les partenaires sociaux ont conscience des difficultés économiques actuelles et de la nécessité d’agir en responsabilité», mais, disent-ils, «nous sommes au regret de constater que l’assurance chômage est devenue une forme de variable d’ajustement pour les budgets de l’Etat». Le courrier réclame par ailleurs une «concertation» rapide pour «rétablir un financement pérenne du régime d’assurance chômage» et «remédier aux conséquences directes des décisions de l’Etat».
Billet
L’Unédic a du mal à rembourser sa dette, qui comprend toujours la dette Covid, lorsque l’organisme avait pris en charge des mesures d’urgence pour soutenir le marché du travail à hauteur de 18,1 milliards. Mais les comptes de l’organisme paritaire sont excédentaires, les dernières prévisions prévoyant 300 millions d’euros d’excédents en 2024.