Des «ça va péter !» ponctués d’applaudissements. Il est 12h45, mardi, gare du Nord, à Paris, et l’assemblée générale des cheminots, pleine de fanions et gilets aux couleurs syndicales de la CGT et de Sud Rail, touche à sa fin. Au bout du célèbre quai 36, haut lieu de leurs luttes et de leurs colères, 150 agents de la SNCF viennent de voter la reconduction de la grève «au moins jusqu’à [mercredi]». «Agissons, c’est le moment ! s’enthousiasme Sébastien Peronnet de la CGT, micro en main. On doit saisir l’opportunité qui nous est offerte par les raffineurs pour tirer notre épingle du jeu. Dans nos ateliers, sur le terrain et nos chantiers, la situation n’est plus vivable et les salaires sont indécents. Notre direction doit avoir peur. Comme chez Total, elle ne comprend que le rapport de force, il faut les faire plier.» Bras croisés, dos contre le grillage, Laura, conductrice de Transilien de 41 ans, assure : «Faut bien comprendre une chose. Si on se mobilise, ce n’est pas pour soutenir symboliquement les raffineries. C’est pour nos salaires, dans notre entreprise. Pour nous.»
«Pipi de chat»
Cet été déjà les cheminots étaient montés au créneau pour obtenir une revalorisation des salaires face à