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Moins de chômage et de croissance: l’Insee tente de résoudre le mystère français

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La stagnation de la productivité et le boom de l’apprentissage seraient, selon l’institut de la statistique, la principale explication du paradoxe de la baisse continue de l’inactivité malgré le ralentissement de la croissance.
Le taux d’activité des 15-64 ans a atteint 73% en 2021, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure, en 1975. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 1er juillet 2022 à 21h22

Un petit miracle. En France, la croissance ralentit, mais le chômage baisse aussi. A chaque nouvelle étude, les économistes ne manquent pas d’afficher leur surprise, comme ce jeudi autour d’un petit-déjeuner avec les spécialistes de l’Institut national de la statistique (Insee). «Depuis 2020, on se fait surprendre par la hausse des embauches», reconnaît Vladimir Passeron, chef du département de l’emploi et des revenus d’activité de l’Insee, qui présentait l’étude 2022 «Emploi, chômage, revenus du travail». Lui qui avait misé sur un simple boom des recrutements post-pandémie, remarque que cet heureux paradoxe perdure. «On a rarement vu ça : un faible taux de chômage à 7 % [au quatrième trimestre de 2022, ndlr] et d’énormes difficultés de recrutement, les tensions s’installent dans certains secteurs», poursuit-il. Jusqu’à viser le plein-emploi promis par Emmanuel Macron en 2027 ? L’Insee préfère ne pas se mouiller.

Les chiffres le prouvent : le taux d’activité des 15-64 ans a atteint 73 % en 2021, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure, en 1975. L’emploi a augmenté de 3,4 % entre fin 2020 et fin 2021 (+965 000), un record depuis 2000. Pendant ce temps, la croissance ralentit : elle ne devrait progresser que