«Tout était joué d’avance.» L’avocate des salariés d’Office dépôt, Céline Pares, ne décolère pas à la sortie du tribunal de commerce de Lille. «Le président n’a même pas fait l’effort de sortir trois minutes, et ils ont prononcé la liquidation sur le siège juste après nous avoir écoutés, raconte-t-elle. Il y a des jours où on se demande pourquoi on fait ce travail.» Or liquider l’entreprise spécialisée dans les fournitures de bureau, cela implique 963 licenciements, l’un des plans sociaux les plus importants du quinquennat d’Emmanuel Macron.
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Cette décision n’est pas vraiment une surprise. Elle était même attendue depuis des mois. «Je ne suis pas surpris, confirme à Libération Sébastien Fournier, délégué Unsa de la boîte. L’audience a duré quinze minutes, le document était même déjà écrit.» Résultat : les salariés des fonctions supports de Senlis (Oise) et Villepinte (Seine-Saint-Denis), de la logistique (Loiret et Bouches-du-Rhône), les commerciaux et les transporteurs sont bel et bien éjectés de l’entreprise rachetée partiellement par Alkor. Car la coopérative n’a repris que les fonctions Retail – les magasins – qu’elle a saucissonnées entre six de ses membres. «C’est l’éclatement de notre famille, comme si on perdait nos cousins», regrettait en j