«Pff alors là, ça remonte. C’est rare», lance Frédéric Guyonnet, président du syndicat national de la banque (SNB), affilié à la CFE-CGC et majoritaire dans le secteur bancaire. «A part les débrayages d’une heure, je ne vois pas depuis les années 90», tente Johanna Delestre, déléguée syndicale nationale CFDT à la Société Générale. Quand ils cherchent la date de la dernière grève nationale d’une journée à l’appel de l’intersyndicale, les représentants du personnel de la troisième banque française doivent fouiller loin dans leur mémoire. «C’est historique, même pendant la fusion avec le Crédit du Nord, on n’a pas fait grève alors que près de 4 000 emplois étaient supprimés, explique l’élue. Il nous en faut quand même. A la CFDT, on essaie toujours le dialogue, mais là on n’a pas le choix.»
Mardi 25 mars, CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC ont appelé à la mobilisation. Selon les premières remontées de la CFDT vers 17 h, le taux de grévistes aurait dépassé 20 % parmi les salariés des agences dans certaines régions – un taux que la direction refuse de commenter. Le tract mentionne plusieurs motifs de mécontentement : l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO), les conditions de travail dégradées, la menace sur l’emploi et la pérennité de l’entreprise, la pression commerciale… Cette journée de grève, tentative pour l’intersyndicale d’instaurer un «rapport de f