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Reportage

«On rentre le soir, on n’est pas bien» : à Reims, des fonctionnaires inquiets et en colère

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Dans le petit cortège de grévistes qui a défilé mardi dans la ville à l’appel de l’ensemble des syndicats de la fonction publique, ils étaient nombreux à dénoncer, outre la faiblesse de leurs rémunérations, des conditions de vie et de travail fortement dégradées.
Dans les rues de Reims, mardi, un peu plus de 200 personnes ont défilé de la mairie au rectorat. (Albert Facelly/Libération)
publié le 19 mars 2024 à 19h43

Ce n’est pas la foule des grands jours à Reims, ce mardi 19 mars au matin. A l’appel de l’ensemble des syndicats de la fonction publique, un peu plus de 200 personnes ont défilé de la mairie au rectorat pour réclamer des «mesures générales pour les salaires» pour les 5,7 millions de fonctionnaires français. Soignants, enseignants, agents administratifs… Les grévistes présents sont particulièrement remontés et font tous le même constat : leurs revenus ne suivent plus l’inflation et les services publics dans lesquels ils travaillent se dégradent. En trame de fond se dessine un profond sentiment de révolte et de déclassement.

«Il y a dix ans, j’étais à l’aise»

Pas de slogans, peu de pancartes. La foule avance vers la sous-préfecture, en petits groupes, selon les professions ou les syndicats. Aurore, 48 ans, est syndiquée à la CFDT et travaille dans la fonction publique hospitalière. Elle paraît fatiguée. Infirmière en pédopsychiatrie depuis 2007, elle gagne 2 200 euros net. Vit seule avec ses quatre enfants et «1 000 balles de charges fixes» à débourser à chaque début de mois. Pourtant «gravement affectée par l’inflation», elle préfère insister sur la situation des hôpitaux, qui ne fait que se dégrader «depuis