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Luttes

Opposés à la réforme des retraites, les Français passent à la caisse de grève

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Outil historique des luttes sociales, les dons sont passés des boîtes en carton à des sites internet, centralisés ou non. Les montants pourraient atteindre des records.

Au collège Solveig-Anspach, mobilisé contre la réforme des retraites, à Montreuil. (Denis Allard/Libération)
ParDamien Dole
Journaliste - Economie
Publié le 06/04/2023 à 15h23

Caisse de solidarité qui n’en finit plus de monter, liens dans des conversations WhatsApp pour telle ou telle entreprise en lutte, photos de députés de LFI avec des agents qui ont reçu une aide bienvenue… Les caisses de grève, outil historique des mouvements sociaux, sont revenues dans le quotidien des luttes. Dans le mouvement social actuel contre la réforme des retraites, et à défaut de grève générale, elles sont même devenues un moyen d’articuler les rôles, entre ceux dont les grèves reconductibles sont considérées comme les plus efficaces pour bloquer l’économie ou effrayer le pouvoir et ceux qui les soutiennent financièrement.

Alors que les syndicats sont historiquement considérés parmi les organisateurs de caisses de grève les plus légitimes, d’autres moyens de collecte, centralisés ou à l’échelle locale, ont surgi ces dernières années. La Caisse de solidarité est celle qui a le plus prospéré. Créée en 2016 par la Info’Com-CGT et SUD PTT 92, elle a explosé lors du conflit social en 2019 et 2020 contre la précédente réforme des retraites d’Emmanuel Macron. En 2023, le site avance des chiffres impressionnants : près de 3,5 millions d’euros d’ores et déjà versés, ce qui constitue 250 000 euros de plus que lors de la mobilisation précédente.

Une pratique qui a repris de l’ampleur dans le paysage social depuis quatre ans mais avec des