«Environ 51 % des créanciers financiers non sécurisés de la société ont adhéré à l’accord», le groupe Orpea peut souffler. Il vient de s’entendre avec des bailleurs à qui il doit «environ 1,9 milliard d’euros» de dette. Une étape attendue et essentielle depuis l’annonce de la prise de contrôle de la société par la Caisse des dépôts.
Cette adhésion majoritaire donne le ton à «l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée» que le groupe entend solliciter «dans les prochains jours» auprès du tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine), «dans le but de mettre en œuvre son plan de restructuration financière». Ce plan prévoit d’effacer 3,8 milliards d’euros de dettes du groupe sur un total de 9,7 milliards, en les convertissant en capital.
Il stipule également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d’euros d’argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère quelque 350 établissements - maisons de retraite et cliniques - en France.
Des opérations qui accompagnent le changement d’actionnaires acté début février, puisqu’à l’issue du processus, Orpea sera détenu à 50,2 % par un groupement mené par la Caisse des dépôts et incluant des assureurs comme CNP Assurances, Maif et MACSF.
Dans la tourmente depuis la publication début 2022 du livre-enquête «Les Fossoyeurs» et ses révélations de maltraitances et d’irrégularités financières, le champion français des maisons de retraite a perdu plus de 95 % de sa valeur en Bourse en 14 mois.
Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir la semaine dernière 600 millions d’euros de crédits supplémentaires de la part de «grandes banques françaises», pour «couvrir ses besoins de liquidité». Une somme que le groupe a promis de compléter en vendant «1,25 milliard d’euros d’actifs immobiliers» d’ici fin 2025.