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Paris 2024 : la CGT compte déposer des préavis de grève dans la fonction publique pendant les JO

JO Paris 2024dossier
Quelques jours après avoir adressé un «carton rouge» au gouvernement sur la préparation sociale des JO, la secrétaire générale de la CGT, Sophie, Binet annonce ce jeudi matin vouloir déposer des préavis de grève pendant la compétition. Elle demande une réunion d’urgence à Matignon.
Sophie Binet, le 23 février. (Henrique Campos/Hans Lucas. AFP)
publié le 7 mars 2024 à 10h25

La CGT alerte depuis plusieurs mois sur de possibles mouvements sociaux pendant les Jeux olympiques. Ce jeudi 7 mars, Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat, a annoncé vouloir déposer début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques pour la période couvrant les JO (26 juillet-11 août). «Nous voulons que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d’un point de vue social», a-t-elle déclaré sur France Info.

«Ça fait des mois qu’on répète la même chose et que tout le monde s’en fiche. Ça commence à être très fatigant, a poursuivi la numéro un de la CGT. Les Jeux, ce sont des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés.» Et Sophie Binet d’interroger : «D’abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d’habitude avec des heures sup, des congés payés qu’ils ne pourront pas prendre. Et donc pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu’on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Ile-de-France pour les JO ?»

«Comment on va prendre en charge leurs enfants alors que ce sont les vacances scolaires ? Quelles primes ils vont avoir ? Pour l’instant, il n’y a rien de cadré de ce côté», a-t-elle encore déploré. «On nous annonce un afflux avec des millions de visiteurs à Paris et il n’y a pas de moyens supplémentaires sur les hôpitaux franciliens. […] On ne pourra pas faire du chantage au personnel encore une fois en leur demandant de faire des heures sup et de remettre en cause leurs congés payés. […] Ils et elles sont épuisés, ils n’en peuvent plus», ajoute-t-elle pour illustrer le ras-le-bol à ses yeux dans la fonction publique hospitalière. Sophie Binet, qui avait déjà adressé dimanche un «carton rouge» au gouvernement sur la préparation sociale des JO, demande l’organisation d’une réunion à Matignon sur «le défi social» des JO. «On est encore dans le timing, mais il faut se dépêcher d’ouvrir des négociations», avait-elle prévenu.

Préavis de la CGT RATP pendant les JO

Des négociations ont été engagées depuis plusieurs mois dans différents secteurs pour parer à un conflit social dans la police, les transports et l’hôpital au sujet des congés reportés et des heures supplémentaires de l’été. Une prime, jusqu’à 1 900 euros, a par exemple été annoncée le 30 janvier par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France. L’été dernier, l’ouverture à la concurrence dans les bus en Ile-de-France avait été repoussée en 2026 par Valérie Pécresse, afin d’éviter un conflit social d’ampleur pendant les JO.

Mais la question n’est pas totalement réglée dans les autres secteurs. Fin janvier, la CGT RATP a par exemple déposé un préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques. Le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris Tony Estanguet avait, lui, provoqué le courroux de la CGT et de partis de gauche après avoir demandé fin février «une trêve» sociale pendant les JO.