Du pain et des fleurs fraîches sont-ils indispensables aux Français le 1er mai ? Oui, selon deux sénateurs centristes, qui ont déposé vendredi 25 avril une proposition de loi pour permettre à certains commerces, comme les boulangers ou les fleuristes, de faire travailler leurs employés le 1er mai. Interrogée à ce sujet ce dimanche sur LCI, la leader de la CGT, Sophie Binet a réagi avec force. «Pas question. Il y a 364 autres jours pour ouvrir», a-t-elle lancé. «C’est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver», a insisté la secrétaire générale de la deuxième centrale syndicale.
Plus précisément, la proposition de loi, soutenue par le gouvernement en la personne de Catherine Vautrin, la ministre du Travail, a été déposée afin que les salariés des établissements et services «dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public» puissent travailler le 1er mai.
Billet
Cette initiative entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi en 2024 des contrôles inopinés de l’inspection du Travail en ce traditionnel jour férié. «Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent, mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé, c’est un conquis de la lutte», a souligné Sophie Binet.
Une conquête sociale à préserver
La représentante syndicale a réfuté l’argument selon lequel les salariés seraient volontaires : «C’était exactement ce qu’on nous disait le dimanche en nous disant, de toute manière, le dimanche est payé double, donc il faut laisser les salariés qui le souhaitent travailler le dimanche». «Le résultat, c’est qu’on a complètement libéralisé le travail du dimanche […] et de plus en plus, il y a des majorations de 10 % ou pas de majoration du tout et encore moins de volontariat», a-t-elle défendu.
A l’opposé le député RN Julien Odoul a déclaré qu’il fallait «bien évidemment […] changer la loi parce qu’aujourd’hui on a besoin de libérer le travail […], d’inciter les gens à travailler». «Le 1er mai c’est la fête du travail, c’est pas la fête de l’oisiveté, c’est pas la fête de l’assistanat. Nonobstant à la CGT qui veut nous renvoyer au XIXᵉ siècle», a-t-il souligné.