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Prise en compte

Pénibilité au travail : «On trime au détriment de notre santé»

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Selon le ministère du Travail, en 2017, l’«usure professionnelle» concernait 13,6 millions de salariés. Mais en 2021, à peine 650 000 d’entre eux ont été «déclarés exposés» par leur employeur dans le cadre du compte professionnel de prévention, un dispositif loin de prendre en charge tous les métiers pénibles.
«La palettisation de la charcuterie, ça implique le port de charges, des gestes répétitifs et des postures pénibles», raconte Antoine. (Claire Jachymiak/Hans Lucas pour Libération)
publié le 28 novembre 2022 à 13h04

Depuis le 1er janvier 2015, il existe un dispositif censé reconnaître l’exposition aux «facteurs de risques professionnels» : le C2P, compte professionnel de prévention, permettant aux salariés du privé d’accumuler des points selon leur exposition à certains de ces risques et, dans certaines conditions, d’anticiper leur départ à la retraite. Mais son bilan est bien maigre. En 2021, selon l’assurance maladie, seuls 643 243 salariés ont été «déclarés exposés», et à ce jour, à peine 10 000 personnes ont pu utiliser leur C2P pour partir plus tôt à la retraite. Bien loin des 13,6 millions de salariés qui «ont été exposés à un ou plusieurs facteurs de pénibilité lors de la semaine précédant leur visite médicale», selon la direction des recherches du ministère du Travail (données 2017).

Parmi les oubliés, des salariés du BTP, des ouvriers travaillant à la chaîne ou encore des employés de grande distribution. A l’heure où le gouvernement planche sur sa réforme des retraites, promettant une meilleure prise en compte de l’exposition, un maçon, un ouvrier dans l’agroalimentaire et une cheffe de rayon dans la grande distribution ont raconté à Libération leur qu