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Libération
Plans «sociaux» en cascade

Plans sociaux chez Michelin, Auchan, Vencorex... Sophie Binet alerte sur une «violente saignée industrielle»

Dans une interview à «la Tribune Dimanche», la secrétaire générale de la CGT est revenue sur les récentes annonces de plans sociaux, pronostiquant un «effet domino» et demandant des gages pour préserver les emplois.
Sophie Binet à Vannes, le 8 novembre. (Estelle Ruiz/Hans Lucas.AFP)
publié le 10 novembre 2024 à 10h26

Les annonces se suivent et se ressemblent. Ces derniers jours, le fabricant de pneus Michelin, le distributeur Auchan, ou encore l’usine chimique Vencorex, ont tous annoncé des plans sociaux massifs. «Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle», a averti la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, dans une interview à la Tribune Dimanche. «On estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement plus», selon la cheffe de la centrale syndicale, qui pronostique un «effet domino» sur les sous-traitants des «grands donneurs d’ordres».

Selon Sophie Binet, la «saignée» va frapper «tous les secteurs», comme le craignait samedi matin le ministre de l’Industrie sur France Inter. Elle est «due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises», enfonce la responsable : «Toujours augmenter les marges», d’une part, et «distribuer toujours plus de profits aux actionnaires», d’autre part.

Des licenciements «pour financer le coût du capital»

La CGT a dressé une liste de plans sociaux qui «frôle les 200». La cégétiste en chef demande une «vraie politique industrielle» et exige qu’une «entreprise ne puisse pas toucher d’aides [de l’Etat, ndlr] si l’avis des représentants du personnel est défavorable».

La cheffe de la centrale syndicale s’est attardée sur le cas de Michelin. Le géant français du pneu, qui a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent 1 254 salariés, le fait «pour financer le coût du capital», après des «records de versement de dividendes». Dans l’immédiat, la CGT demande pour Michelin un «moratoire pour éviter les licenciements, pour éviter ces drames et préserver notre outil industriel, nos qualifications».