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Plus de «nombre de jours minimal» de télétravail à partir de mardi soir

Un nouveau protocole publié mardi permettra aux entreprises, «en discussion avec les représentants des salariés, de définir les règles en matière de télétravail», a affirmé ce lundi la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
Il n’y aura plus de «nombre de jours minimal» de télétravail requis par l’Etat dans les entreprises à partir de mardi soir, a annoncé ce lundi la ministre du Travail, Elisabeth Borne (photo prise le 9 juin). (LUDOVIC MARIN/AFP)
publié le 30 août 2021 à 10h14
(mis à jour le 30 août 2021 à 11h24)

Une page de la crise sanitaire va se tourner mercredi dans de nombreuses entreprises : à compter de ce jour, il n’y aura plus de «nombre de jours minimal» de télétravail requis par l’Etat, a annoncé ce lundi la ministre du Travail, Elisabeth Borne, sur BFM TV. Les organisations syndicales et patronales «souhaitent toutes qu’on redonne la main aux entreprises pour fixer les règles en matière de télétravail, qu’on n’ait plus un nombre de jours minimal, c’est ce qu’on va faire», a-t-elle expliqué. Un nouveau protocole sera publié «demain soir» (mardi). Il permettra «à la direction de l’entreprise, en discussion avec les représentants des salariés, de définir les règles en matière de télétravail».

Cet assouplissement est, pour une bonne part, symbolique dans la mesure où le télétravail avait déjà nettement reflué au cours des derniers mois. A la date du 31 juillet, selon la Dares, 22% seulement des salariés travaillaient dans une entreprise imposant au moins un jour de télétravail par semaine. Ils étaient près de 40% à travailler dans une société – notamment des petites structures – où le télétravail n’était pas autorisé. Et, dans les faits, à peine un salarié sur quatre a été au moins un jour en télétravail en juillet, «soit deux points de moins qu’en juin et mai et quatre points de moins qu’en avril», souligne le service des études du ministère du Travail.

«Cadre régulier»

Le 9 juin, les règles entourant le télétravail avaient été assouplies, un nouveau protocole permettant aux entreprises de faire revenir plusieurs jours par semaine leurs salariés au bureau, tout en préconisant qu’un «nombre minimal de jours» soit fixé «dans le dialogue social». Les directives sont très différentes d’une entreprise à l’autre. En novembre, Libération avait recueilli des dizaines de témoignages de salariés qui avaient constaté un changement radical par rapport au mois de mars, leurs employeurs ne leur donnant le droit de rester chez eux que quelques jours par semaine. Voire, dans certains cas, les sommant de venir sur site tous les jours.

Le gouvernement avait sondé la semaine dernière les organisations patronales et syndicales. Interrogée par l’AFP, la CGT avait dit son souhait que le télétravail «rentre dans un cadre régulier, qu’il fasse l’objet d’accords». «Il ne peut pas être géré par l’Etat au moyen du protocole sanitaire. Il faut qu’on passe d’une mesure de gestion de la pandémie à une mesure d’organisation du travail, par des accords négociés dans les branches et les entreprises», avait déclaré Fabrice Angei, membre du bureau confédéral de la CGT.

Le travail à domicile, qui a fait irruption dans des millions de vies début 2020 à l’occasion du premier confinement, a été vécu très diversement selon les métiers, la qualité de la connexion ou du matériel. Certains ont apprécié de gagner en autonomie, de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, tandis que d’autres ont souffert d’isolement.