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Précarité

Pour les intérimaires, le «sale boulot» et l’absence de considération

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Un rapport de la Dares pointe les conditions de travail dégradées de ces travailleurs auxquels reviennent les taches les plus ingrates. Une réalité que les syndicats dénoncent de longue date.
Les intérimaires souffrent de conditions de travail précaires. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP)
par Clémentine Eveno
publié le 23 août 2022 à 12h25
(mis à jour le 25 août 2022 à 13h50)

Mylène (1), la quarantaine, est intérimaire à Lyon. Depuis un an, elle se rend tous les jours au centre de tri de la Poste. Elle est en colère. «On est obligé de faire plus qu’un salarié normal», peste-t-elle. Mylène n’a pas le droit d’avoir un vestiaire, c’est uniquement pour «les embauchés». Alors, tous les matins, un salarié de la Poste lui laisse un espace de son vestiaire pour qu’elle puisse y mettre ses quelques affaires. Elle rêve d’être salariée de l’entreprise, «même en CDD». Alors, Mylène accepte toutes les heures supplémentaires. Mais sans trop y croire. Elle souffle : «Nous les intérims, on n’a aucun droit.» Contactée par Libération, la Poste n’a pas donné suite.

Comme Mylène, 801 700 personnes occupent un emploi intérimaire, selon des données de fin juin 2022 récoltées par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques. Un rapport publié au début du mois pointe les conditions de travail des intérimaires et les dangers sur leur dignité, leur santé et leur sécurité au travail. Le rapport note que les personnes intérimaires sont usuellement «victimes de la répartition inégalitaire du travail» et «dévolues au sale boulot». Les rédacteurs observent également la nécessité pour le