«A l’épicerie solidaire, on a le sens du partage. On prend uniquement ce dont on a besoin pour ne pas priver les autres.» Entre les biscottes, le lait et les légumes frais, l’affiche rappelle que Le Panier solidaire, établissement installé à Cachan (Hauts-de-Seine), n’est pas un commerce de proximité comme les autres. Monique, bénévole, note les noms des bénéficiaires avant qu’ils accèdent au magasin. Ils circulent entre les rayons sans qu’il y ait foule : ce jour-là, l’épicerie sociale et solidaire est ouverte toute la journée. Alternative aux colis solidaires, ces paniers de denrées alimentaires distribués à heure fixe par des associations comme les Restos du cœur, les épiceries sociales et solidaires fonctionnent sur le modèle d’un magasin classique. Sauf que les prix sont compris entre 10 et 30 % de leur valeur marchande. Les bénéficiaires déposent une demande pour accéder à ces commerces qui est étudiée par une instance municipale, présidée par un élu, où se réunissent associations et travailleurs sociaux. «L’épicerie est un trou d’air dans la vie des gens, pour éviter que celui-ci se transforme en glissade vers la précarité», développe Luc Néant, président du Panier solidaire.
Mais la précarité alimentaire explose en France : elle a augmenté de 16 % selon une enquête de 2022 du Crédoc. Les épiceries sociales et solidaires se retrouvent ainsi face à un accroissement important des demandes. De 386 dossiers en 2019, le Panier solidaire reçoit autour de 550 do