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Primes JO à la SNCF : l’accord signé par les syndicats, à l’exception de la CGT

JO Paris 2024dossier
Ajoutant sa signature à celles de l’Unsa et de la CFDT, SUD rail a annoncé ce mardi 4 juin son intention de ratifier l’accord sur les compensations liées au Jeux olympiques à la SNCF. Contrairement à la CGT, premier syndicat du groupe.
Le texte prévoit le versement d’une prime journalière de 95 euros brut aux cheminots qui travailleront pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Cette prime sera plafonnée à 1 900 euros maximum et concernera 50 000 salariés mobilisés sur tout le territoire pour les Jeux, quel que soit leur métier. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 juin 2024 à 15h13
(mis à jour le 4 juin 2024 à 15h59)

Les cheminots de la SNCF toucheront bien leur prime JO cet été. Trois syndicats représentatifs (par ordre d’importance Unsa, SUD, CFDT), sur les quatre que compte l’entreprise, vont signer le projet d’accord négocié entre la direction et les organisations de salariés le 22 mai dernier. Après avoir consulté sa base, SUD rail, considéré comme l’un des syndicats les plus revendicatifs de la SNCF, annonce ce mardi 4 juin ajouter sa signature à celles – déjà connues – de l’Unsa et de la CFDT. «Grâce à notre mobilisation et notre décision démocratique, les compensations financières et avancées sociales vont s’appliquer», se félicite l’organisation sur X (ex-Twitter). Qui toutefois prévient : «Notre signature n’est pas un chèque en blanc au gouvernement et à la direction SNCF.»

Ce paraphe permet d’atteindre la majorité requise pour adopter le texte, qui prévoit, parmi d’autres mesures, le versement d’une prime journalière de 95 euros brut aux cheminots qui travailleront pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Cette prime sera plafonnée à 1 900 euros maximum et concernera 50 000 salariés mobilisés sur tout le territoire pour les Jeux, quel que soit leur métier.

En revanche, la CGT, premier syndicat de la compagnie ferroviaire (32 % des voix aux dernières élections professionnelles) ne signera pas l’accord. Une décision prise après que la centrale de Montreuil a elle aussi consulté ses adhérents. «Les syndicats se sont positionnés contre, à une très large majorité», rapporte auprès de Libé Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots.

La raison ? En plus de ne concerner «que 30 000 cheminots d’Ile-de-France et 20 000 en région», la prime ne serait accordée que sur des critères contraints. «Pour percevoir la somme maximale de 1 900 euros brut, il faudra avoir travaillé vingt jours à proximité d’un site olympique ou paralympique, sur des journées où se déroulent des compétitions et ce, sur l’ensemble de la période», détaille la CGT dans un communiqué. Avant de s’agacer : «In fine, combien de cheminots seront donc véritablement concernés par le montant maximum ? Très peu !»

A la veille de la réunion de négociations entre direction et syndicats, le 21 mai, les cheminots d’Ile-de-France s’étaient massivement mis en grève à l’appel de la CGT et de SUD. Le lendemain, la direction, qui ne proposait jusque-là que 50 euros brut par jour, doublait quasiment son offre. Et bien que payante, cette grève «préventive» avait été dénoncée par la droite et le gouvernement, dont le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, pour qui ce mouvement «a desservi les intérêts et l’image de l’entreprise et de ses salariés auprès des Français».

«Garanties et avancées»

Le 27 mai, l’Unsa avait été la première organisation à apporter son soutien à l’accord. La CFDT l’avait imitée trois jours plus tard, estimant que le texte «permet de poser de véritables garanties et avancées pour les agents concernés». «Par son périmètre national, l’accord couvre l’ensemble des territoires où se déroulent les épreuves, souligne la CFDT dans un communiqué. Il aborde également la question de l’emploi en ouvrant les conditions de pérennisation d’emplois à l’issue de l’évènement.» Au total, l’ensemble des compensations négociées à la SNCF (primes, anticipation des recrutements, mise en place de référents locaux, indemnité pour la garde d’enfants portée de 40 à 50 euros par jour, indemnité de report de congés) représentent une enveloppe de plus de 50 millions d’euros, selon le Parisien.

Cet été, l’entreprise s’attend à un trafic supérieur à la normale (+15 % en Ile-de-France) et à transporter «10 millions de spectateurs et jusqu’à 15 millions de visiteurs français et internationaux». Pour ce faire, «4 500 trains supplémentaires [vont circuler] en Ile-de-France, soit 300 trains de plus chaque jour». Par ailleurs, «370 TER supplémentaires» sont prévus «dans les villes hôtes (Bordeaux, Châteauroux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice et Saint-Etienne)». Les plans de transport des TGV et des Intercités vont aussi être modifiés en conséquence.

Mise à jour à 16 heures : la CGT explique pourquoi elle refuse de signer l’accord.