L’Europe née du traité de Maastricht, l’Europe libérale qui a donné naissance entre autres aux «critères de convergence» et à la prime à la rigueur budgétaire, celle de la fameuse «directive Bolkestein» qui voulait encourager le dumping social en nivelant – par le bas – salaires et droit du travail sous la pression de puissants lobbys patronaux, a longtemps et légitimement suscité la défiance du monde du travail. Mais il y a certains jours, comme ce mercredi 13 décembre 2023, où une autre Europe, plus progressiste et protectrice des droits sociaux, est possible. Et c’est une bonne nouvelle.
C’est ce que viennent de démontrer le Parlement européen et les Etats membres de l’UE en s’accordant enfin sur une nouvelle législation visant à renforcer les droits de millions de travailleurs des plateformes numériques comme ceux d’Uber ou Deliveroo. Face à un lobbying féroce de la part des acteurs de cette nouvelle économie du travail à la tâche née outre-Atlantique et désormais globalisée, les parlementaires et l’exécutif européens ont réussi à adopter un texte qui ne permettra plus à l’ubérisation de «faire la loi», pour par