Fort avec les faibles, faible avec les forts. Moins de dix jours après la divine surprise d’un accord européen visant à édicter une nouvelle législation permettant à plusieurs millions de travailleurs «ubérisés» d’obtenir enfin le statut de salariés, Emmanuel Macron a largement contribué à faire capoter cette avancée sociale tant attendue par les forçats de la livraison à vélo ou du transport en véhicule avec chauffeur. Lors d’une réunion du Conseil de l’Europe vendredi 22 décembre, la France a voté contre ce projet de directive baptisé «Platform Work», tout comme l’Italie de Giorgia Meloni et la Hongrie de Viktor Orbán. Le soutien de 15 Etats membres de l’UE sur 27 était nécessaire, mais la majorité n’a pas été au rendez-vous, alors même qu’un «accord politique» avait été annoncé le 13 décembre. Entretemps, le puissant lobbying du géant américain Uber et des autres entreprises du secteur comme Deliveroo est manifestement passé par là, pour faire dérailler ce texte qui les obligerait à embaucher des bataillons entiers de travailleurs prétendument «indépendants».
Uber savait pouvoir compter sur le soutien du chef de l’Etat français. Dans une dialectique rappelant celle des débats sur